No 72, décembre 2003
lundi 1er octobre 2007
par ContrAtom

Alerte, le nucléaire gagne du terrain partout dans le monde !

Après plus d’une décennie de quasi-gel de tout projet nucléaire sur notre planète, nous nous pensions proche de la victoire. Certains disaient même : « La lutte antinucléaire est un combat d’arrière-garde, le nucléaire va s’éteindre de lui-même ». Chez nous, les journaux titraient : « Le nucléaire en Suisse, c’est fini, le Conseil fédéral a signé son arrêt de mort » . Pour un peu, on s’y serait cru et beaucoup s’y sont laissés prendre, abandonnant derechef le mouvement antinucléaire.

Résultats des courses : après les votations du 18 mai, nous voici flanqués d’une loi pro-nucléaire qui ne prévoit aucune date limite d’exploitation pour nos cinq vieilles casseroles et qui, de plus, n’exclut absolument pas la construction de nouvelles installations atomiques. Ce dernier postulat risque d’ailleurs bien de ne jamais se réaliser, puisque la France envisage d’alimenter l’Europe entière en électricité grâce à son nouveau « dada », le réacteur européen à eau sous pression (EPR). En effet, le gouvernement français projette la construction de ce prototype de réacteur sous la pression du groupe Areva, pour des considérations industrielles et financières qui n’ont rien à voir avec les intérêts collectifs des citoyens. C’est début 2004 que les autorités françaises se prononceront sur ce projet aberrant.

Au même moment, les Etats-Unis devraient aussi voter leur nouvelle loi sur l’énergie qui, si elle franchit le cap du Congrès, permettra au secteur du nucléaire de recevoir d’un seul coup quelque 15 milliards de dollars de subventions pour construire 6 ou 7 nouvelles centrales. La France et les Etats-Unis ne sont hélas pas les seuls pays à envisager le lancement de nouveaux programmes nucléaires. La Chine, le Japon, la Corée du Sud, Taiwan, l’Afrique du Sud, la Russie, tous ces pays auront de nouvelles centrales ces prochaines années. L’Inde s’est déjà engagée sur la voie de la réalisation d’un surgénérateur.

En Finlande, les députés ont voté en 2002 en faveur d’une reprise du programme nucléaire, gelé après la catastrophe de Tchernobyl. Le pays sera d’ailleurs bientôt doté du premier EPR.

Et tout cela au nom de la protection de l’environnement, puisque la principale raison invoquée pour judtifier cette nouvelle euphorie atomique c’est l’inquiétante perspective du réchauffement climatique. Entre la peste et le choléra, il existe pourtant des alternatives !

De son côté, la communauté scientifique a retrouvé foi dans le progrès technique et pense pouvoir découvrir des solutions aux différents problèmes posés par le nucléaire. Méfions-nous, même Carlo Rubbia reprend du service … au secours ! Face à ce déferlement d’hystérie pro-nucléaire, seule une mobilisation citoyenne de grande envergure peut avoir quelque chance de contrecarrer ces projets mortifères qui risquent de compromettre à jamais l’avenir de la planète. Cette terre est placée sous notre responsabilité : la responsabilité de la transmettre habitable à ceux qui vont nous suivre, nous devons impérativement l’assumer. La société civile a plus que jamais son mot à dire. Il est de son devoir de prendre position, de réagir, de se mobiliser et d’organiser une résistance solide, responsable et indéfectible à opposer à la folie des nucléocrates.

Dans cette perspective, nous vous proposons de faire un premier pas : Allons à Paris pour participer à la grande manifestation prévue le 17 janvier prochain (1), pour dire NON aux nouveaux réacteurs nucléaires.

Il est inacceptable d’envisager la construction de réacteurs comme l’EPR qui présentent les mêmes dangers que ceux de la génération précédente : production de déchets nucléaires, risques de catastrophes, vulnérabilité aux attentats etc. L’avenir se trouve dans le développement des énergies renouvelables qui doivent constituer la priorité de tout développement énergétique.

C’est le message que nous devons faire passer d’une seule voix à Paris.

Ciel, j’allais oublier de vous souhaiter une bonne et heureuse année truffée d’actions de résistance au nucléaire !

Anne-Cécile

(1) Départ 14h00 Place de la République