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communiqué de presse de ContrAtom
Publié le vendredi 28 septembre 2007

COMMUNIQUE DE PRESSE de ContrAtom

La décision du Conseil d’Etat genevois d’interdire la baignade, la navigation, la pêche et toute activité susceptible de provoquer des nuisances dans les rivières du canton, afin de limiter les effets néfastes de la sécheresse et de la canicule sur la faune et la flore, montre un souci écologique louable de la part des autorités de notre république.

On ne peut pas dire la même chose des dirigeants français qui, confrontés à des problèmes de réchauffement et d’abaissement du niveau des fleuves, choisissent des options diamétralement opposées, en accordant des dérogations scandaleuses à EDF. En effet, depuis lundi, près de la moitié des centrales nucléaires françaises sont autorisées à rejeter des effluents plus chauds dans les fleuves et les rivières, au risque d’anéantir les écosystèmes aquatiques.

Rappelons que, dès la fin du mois de juillet, la centrale du Bugey (Ain) demandait déjà l’autorisation d’augmenter la température de ses eaux rejetées dans le Rhône, en raison de la sécheresse et de la canicule. Cette demande portait sur l’élévation de la température des eaux de 27 à 27,5 degrés. Or, selon l’arrêté adopté lundi dans l’urgence, les centrales effectuant des rejets d’eau dans le Rhône par exemple, pourront continuer à pratiquer ces rejets jusqu’à ce que l’écart entre les mesures de la température de l’eau, effectuées en amont et en aval après mélange, de chacune de ces centrales atteigne les valeurs suivantes : 1°C pour les installations totalement équipées de tours de réfrigération et 3°C pour les autres centrales.

Sachant que la centrale du Bugey, de conception ancienne, n’est pas équipée de ces fameuses tours, elle obtient d’un coup l’autorisation de déverser des eaux pouvant faire augmenter la température du Rhône de 3°C ! Si l’eau est déjà à 27,5° C, la centrale pourra donc rejeter ses eaux jusqu’à ce que celles du Rhône atteignent 30,5°C et aucune limite maximum de température n’est fixée ! Or, il est reconnu qu’à partir d’une température de 29 °C, les poissons meurent en masse.

Cette fuite en avant proprement criminelle démontre que les normes s’adaptent aux besoins de l’industrie nucléaire avec une facilité déconcertante. Lorsque l’on sait que les températures extrêmes dont souffre l’Europe risquent de devenir plus fréquentes dans quelques dizaines d’années, tout comme les inondations catastrophiques et autres phénomènes incontrôlables, on peut à juste titre être inquiets des récentes décisions des autorités françaises. Plus grave encore, ces événements laissent présager que les normes de « sécurité » - elles aussi - pourraient bien au besoin subir d’hasardeuses « dérogations » qui pourraient un jour se solder par un nouveau Tchernobyl au cœur de l’Europe.

Faut-il rappeler qu’en 1986, le canton de Genève refusait par votation populaire, en adoptant l’initiative « L’énergie notre affaire », la construction de toute centrale nucléaire sur son territoire.

Qu’en serait-il des décisions du Conseil d’Etat actuel, si la centrale de Verbois avait finalement été implantée sur notre territoire. Serait-il possible de faire le choix de préserver notre écosystème dans des conditions extrêmes, face aux pressions de producteurs aux abois et d’une population effrayée par la menace de coupures d’électricité ?

Il serait plaisant - si le contexte n’était pas aussi dramatique - d’entendre d’éminents libéraux français en appeler au « sens civique » de leurs concitoyens pour les inciter à économiser l’énergie, tout en leur rappelant expressément qu’il ne peut s’agir là que d’une mesure exceptionnelle et temporaire et qu’ils pourront bientôt recommencer à consommer sans modération, par « sens civique » encore une fois.

Fuite en avant, mesures transitoires catastrophiques et discours contradictoires, ne font que révéler les choix erronés qui ont été fait en matière de production d’électricité. Abandonner le nucléaire à terme et investir massivement dans la recherche et le développement d’énergies renouvelables est la seule solution réellement écologique et sûre et il n’est pas trop tard.

A Genève en particulier, les SIG doivent impérativement éliminer la part restante d’origine nucléaire dans notre approvisionnement électrique et investir dans l’utilisation rationnelle de l’énergie et la production renouvelable !

Pour ContrAtom : Fabienne Gautier

 
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