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Articles par thèmes :
Déchets - Retraitement
Journal par No :
No 73, avril 2004
Auteurs :
Philippe Progin
No 73, avril 2004
Publié le samedi 29 septembre 2007

Inquiètant projet de stockage de déchets nucléaires

La NAGRA projette de construire un site d’entreposage en profondeur pour les déchets nucléaires de haute activité produits par les centrales nucléaires suisses, dans le Weinland zürichois. Heureusement, la population riveraine se mobilise pour résister à cette folie.

Benken, vous connaissez ?

Cette localité, située au cœur des vignes du nord du canton de Zürich, risque de devenir bientôt célèbre, car c’est le lieu choisi par la NAGRA (société nationale pour l’entreposage des déchets radioactifs) pour le projet de construction du premier centre suisse de stockage souterrain de déchets hautement radioactifs. D’ores et déjà des forages prospectifs ont été réalisés et le gouvernement helvétique doit prendre sa décision d’ici à 2005. La NAGRA estime que le site constitue une zone de « première priorité » en raison de sa géologie. Un site profond (600 mètres) devrait être prêt autour de 2050. Pour l’heure, les déchets de haute activité produits par les centrales atomiques suisses, après avoir été « retraités » dans les usines de La Hague et de Sellafield, nous reviennent - toujours aussi radioactifs - et sont alors entreposés provisoirement à Würenligen, dans le canton d’Argovie. Les déchets se trouvent dans des conteneurs spéciaux en métal et refroidissent sous haute surveillance. Ce complexe de dépôt intermédiaire est en service depuis peu et est censé recevoir pendant 40 ans tous les déchets nationaux.

Opposition en Suisse

Dans le canton de Zürich, la population a fait connaître son opposition au projet de Benken en déposant, en mars 2002, 15’000 signatures pour une initiative demandant le droit de participation des citoyens dans les prises de décision concernant les affaires nucléaires. Le parlement du canton de Schaffhouse, tout proche, s’est également opposé à ce projet par un postulat. Malgré cela, à cause de la nouvelle loi sur l’énergie nucléaire (LENu), les autorités fédérales peuvent faire ce que bon leur semble sans que le canton concerné n’ait à donner son aval. Rappelons qu’après le rejet nidwaldien du projet de Wellenberg, le droit de veto aux cantons-sites de dépôts de déchets nucléaires a été supprimé. L’initiative zurichoise est par conséquent caduque. Au cours de l’été 2003, l’organisation KLAR (Kein Leben mit Atomen Risiken) a été fondée dans le but de combattre ce projet avec tout l’éventail des moyens juridiques.

Dangers de l’enfouissement

L’entreposage en profondeur ne peut pas être garanti sans risque, vu qu’aucune expérience à ce sujet n’existe dans le monde. De plus, pour le Dr Jean-Jacques Fasnacht, président de KLAR, le choix du site est un non sens : « Les déchets, qui seraient enfouis à faible distance du Rhin, pourraient contaminer l’eau potable de millions de personnes. La région de Zurich abrite une des plus grandes nappes phréatiques d’Europe ». Les militants écologistes mettent également en doute le caractère isolant et imperméable de la roche choisie, une couche d’argile de 100 mètres d’épaisseur : « Personne ne peut dire aujourd’hui comment cette roche va réagir à long terme à la chaleur dégagée par les combustibles irradiés », s’inquiète Axel Meyer, de la Fédération écologiste allemande BUND, « la chaleur peut la fissurer ou la rendre poreuse ». Alfons Brohammer, le maire de Jestetten, localité allemande située à 2 km à vol d’oiseau de Benken, prédit encore plus de problèmes. Le fait que le futur centre souterrain se trouve dans une région frontalière permet de supposer qu’il pourra aussi servir au stockage de déchets venus d’autres pays. « Malins comme le sont les Suisses, ils vont essayer d’amortir leurs investissements » suppose M. Brohammer, qui ajoute « Finalement, tout cela relève d’un problème moral et éthique : chaque pays doit trouver une solution responsable pour ses déchets, surtout pour des résidus aussi dangereux. » A la question : les déchets nucléaires qu’en faire ? Une seule réponse : cessons d’en faire !

Philippe Progin

 
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