No 70, mai 2003
lundi 1er octobre 2007
par ContrAtom

L’affaire Nissim

Le comité de ContrAtom, réuni lors de sa séance du 14 mai 2003, tient à dire qu’il désapprouve fermement les déclarations de Chaïm Nissim dans la presse au mois de mai 2003 et sa participation à une tentative de sabotage* du chantier de Superphénix en 1982.

ContrAtom, qui n’existait pas encore en 1982, a toujours utilisé des moyens tout à fait non violents, tels que l’information, les manifestations et les moyens de pression pacifiques, dans la mouvance de la résistance non violente telle qu’elle a été pratiquée par exemple par Gandhi ou Luther-King.

La victoire contre Superphénix a été obtenue par une longue lutte citoyenne et politique, impliquant la population et même des autorités (communales et cantonales), et non pas par des attentats ou des actions individuelles clandestines. D’ailleurs, toutes les actions de résistance de ContrAtom (occupation du consulat de France par ex.) ont été assumées publiquement, ont récolté un large soutien de sympathie populaire et ont fait sûrement avancer la cause antinucléaire.

Toutefois, le comité de ContrAtom souhaite tout de même rappeler que la seule victime de la lutte contre Malville fut un manifestant antinucléaire pacifique, Vital Michalon, tué par la police française en 1977, et que les actions de sabotage perpétrées par certains antinucléaires de l’époque n’ont jamais tué ni même provoqué la moindre blessure, contrairement aux grenades tirées par la police française… Quant aux véritables « terroristes », il est bien clair qu’il s’agit des nucléocrates… qui ont menacé - et qui menacent encore - le présent et l’avenir de millions de personnes ! En conclusion, le comité de ContrAtom désapprouve les actes et déclarations de Chaïm Nissim, quelles que soient les qualités personnelles de ce dernier, mais propose aussi de replacer son action dans le contexte violemment répressif de l’époque.

En l’état, Chaïm Nissim n’est plus habilité à s’exprimer au nom de ContrAtom, et nous proposons aux journalistes qui recherchent des informations ou des prises de position sur le nucléaire de s’adresser directement au secrétariat de ContrAtom.

Pour le comité de ContrAtom

Philippe Gobet

* Le terme de sabotage nous semble beaucoup plus approprié que celui d’« attentat » dans le cas précis, vue l’attention portée à ne blesser personne.