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Articles par thèmes :
Tchernobyl
Articles par pays :
France
Journal par No :
No 60, septembre 2001
Auteurs :
Philippe Gobet Cyril Schönbächler Réseau Sortir du nucléaire
No 60, septembre 2001
Publié le lundi 1er octobre 2007

Cancers de la Thyroïde en France : les malades déposent plaintes !

Le 1er mars 2001, l’Association Française des Malades de la Thyroïde (AFMT), la CRIIRAD1 et 51 malades de la thyroïde2 ont déposé une plainte contre X estimant que la gestion des retombées radioactives de Tchernobyl par les autorités françaises (sous- évaluation de la contamination, absence de mesures de protection, défaut d’application des normes...) était à l’origine d’un surcroît de pathologies, en particulier de cancers de la thyroïde.

Le ministère public a considéré que les éléments de preuve présentés par les plaignants étaient suffisamment étayés pour nécessiter l’ouverture d’une information judiciaire. C’est une étape très importante qui va entraîner la nomination prochaine d’un juge d’instruction. Bien que déçue de la qualification retenue par le Parquet - délit d’atteinte involontaire à l’intégrité des personnes - la CRIIRAD tient à souligner que l’avis du ministère public ne préjuge pas de la décision du juge qui instruira dans le cadre des arguments et éléments juridiques contenus dans la plainte du 1er mars.

Une habitante de Montgiscard (Toulouse) témoigne

« On a tous dans notre entourage une personne qui souffre de la thyroïde depuis Tchernobyl », assure Isabelle Mesas, une habitante de Montgiscard, dans la banlieue sud-est de Toulouse. Elle en a compté trois dans sa rue. Quatre dans le village de son enfance, Montlaur, dans l’Aveyron. La jeune femme a rejoint l’Association française des malades de la thyroïde en avril dernier. Elle est devenue depuis déléguée de la Haute-Garonne. Et elle a entamé une sorte de recensement : « Je connais trois personnes atteintes des mêmes symptômes à Escalquens, plusieurs à Gratentour, toujours dans la banlieue toulousiane, et une dizaine à Marseille qui habitent la même rue. » Au bout du fil, le jeudi matin (jour de permanence), « beaucoup de Corses et de Suisses et aussi des gens de la région commencent à se manifester », observe-t-elle. Elle-même attribue son état de santé actuel, à la catastrophe nucléaire du 1er mai 1986. Le nuage radioactif avait épargné le territoire français, expliquaient à l’époque les autorités françaises. A ce moment-là, en Allemagne, en Italie, en Suède au Danemark, aux Pays-Bas, la consommation de lait et de légumes frais était interdite.

A Montgiscard, Isabelle Mesas se croyait à l’abri. Elle a poursuivi son régime à base de légumes du jardin. Cette dernière ignore toujours si son potager est contaminé. Mais elle cherche aujourd’hui à savoir si l’origine de sa maladie est liée à Tchernobyl.

12 plaignants dans la région

« Je n’ai pas encore déposé plainte mais je n’écarte pas cette possibilité », dit-elle. Une centaine de malades de la thyroïde ont franchi le pas récemment. Cent soixante-cinq nouveaux dossiers vont être déposés à la rentrée auprès du parquet de Paris par l’AFMT. Les plaignants accusent les autorités françaises de désinformation. Parmi eux, une douzaine d’habitants de la région Midi-Pyrénées. Début juillet, quinze ans, après le passage du nuage de Tchernobyl, une information a été ouverte et le juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy enquête. Chantal Lhoir, la présidente de l’association, déclare : « Des perquisitions ont lieu actuellement dans certains ministères, dont le ministère de l’Environnement. Cela signifie qu’une action citoyenne est enfin engagée ». Isabelle Mesas se sent mieux comprise. « J’ai le sentiment en côtoyant d’autres malades qu’il nous est arrivé la même chose. C’est pour ça que j’ai adhéré à l’AFMT. Je veux aider ceux qui sont concernés et qui ne s’en doutent pas forcément ».

Depuis 1997, début de sa maladie, la vie d’Isabelle a changé : « J’ai subi une première intervention chirurgicale. Je vais à nouveau être opérée en octobre. Je passe par des périodes de tensions insupportables et d’abattements profonds ». Sa santé s’est inexorablement dégradée en dépit des traitements : « J’ai renoncé à mon projet professionnel. Je voulais crééer une société de transport de proximité pour les personnes âgées ». Ses forces, elle les garde maintenant pour ses quatre enfants et son combat au sein de l’AFMT. Elle pressent qu’il sera long. « Ce n’est pas pour l’argent. Ce qui nous importe, c’est la vérité. Sinon, on ne reconnaîtra jamais notre maladie », souligne-t- elle. Elle poursuit : « Moi j’ai de la chance. Je n’en suis pas au stade du cancer. Ma famille me soutient. Pour d’autres, c’est plus dur ! »

La thyroïde du gibier

Par ailleurs, l’association française des malades de la thyroïde lance un appel aux chasseurs. Elle va faire procéder à des analyses de la thyroïde de gibier et s’intéresse en particulier à la thyroïde des sangliers.

Cyril Schönbächler

Source : La dépêche du Midi, Andrée Brassens, 12.08.01 et CRIIRAD

1) Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité

2) A ce jour environ 170 plaintes de malades ont été déposées ou sont sur le point de l’être. www.criirad.com

Association française des malades de la thyroïde, 82700 Bourret, Contact : 05.34.661.163.


Livre : « Tchernobyl, aujourd’hui les français malades »

Depuis cinq ans, Jean-Michel JACQUEMIN-RAFFESTIN enquête en France, sur les conséquences écologiques et sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl. Après avoir publié en 1998 : « Ce fameux nuage.Tchernobyl, la France contaminée » aux éditions Sang de la terre, préfacé par Théodore Monod, il nous révèle aujourd’hui, dans un nouvel ouvrage paru en juin aux Editions du Rocher : « Tchernobyl : Aujourd’hui les Français malades ! », les rapports cachés par les pouvoirs publics.

Entre autres, celui de l’Observatoire Régional de la Santé de Corse qui annonçait dès septembre 1986 : « le rayonnement gamma aura un effet faible, par contre les électrons du rayon Bêta vont se comporter comme de véritables balles de revolver qui atteindront le noyau cellulaire de plein fouet. Ensuite de deux choses l’une : ou le noyau est détruit et la cellule meurt ou il est seulement lésé et il existe alors un risque d’anomalie lors des divisions cellulaires, et par-là même, un risque de cancer. »

« Il va donc y avoir, chez les gens qui ont inhalé cet aérosol, un risque accru de cancer du foie dans les 30 ans à venir, et l’existence d’antécédents d’hépatites virales est là, un facteur particulièrement favorisant ». « Les conséquences d’une irradiation à faible dose sont préoccupantes. Plus l’exposition aux radiations a été longue et plus le risque est important de voir apparaître des cancers au bout de quelques dizaines d’années, en particulier des cancers des poumons et des leucémies. » Preuve que les pouvoirs publics connaissaient les risques sanitaires. Serait-ce de la non-assistance à personne en danger ?

Aujourd’hui, les cancers de la thyroïde sont en pleine explosion en Corse, mais également dans d’autres régions touchées par les retombées du nuage : les Vosges, l’Alsace.

Le rapport de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) et de l’Institut de Protection de Sûreté Nucléaire (IPSN) rendu public le 15 décembre 2000, reconnaît une augmentation annuelle de 14% des cancers papillaires de la thyroïde, une stagnation des cancers médullaires en oubliant de préciser que seuls les papillaires sont des cancers radio-induits à 95%. Le rapport ne tient pas compte des enfants nés après juin 1986. Certains registres du cancer (PACA- Alsace) ne sont pas pris en compte. Aucune étude concernant les dégâts du césium sur le corps humain n’a été réalisée. Ce rapport minimise au maximum les conséquences sanitaires sur la France. Pourquoi ?

Les prédictions du rapport de l’ORS de Corse ont, depuis, été confirmées par les travaux du professeur biélorusse, Youri BANDAZHEVSKY. Le césium inhalé et ingéré provoque de nombreux cancers : poumons, foie, colon, voix urinaires etc. Les augmentations des cancers du registre du Haut-Rhin ne font que confirmer ces travaux. Le césium concentré dans la glande thyroïde provoque des hypothyroïdies auto-immunes telle que la maladie de Haschimoto, rarissime avant le passage du nuage, qui touchent aujourd’hui près de 5% de français. L’auteur démontre la main mise du lobby nucléaire sur l’information, sur les organismes tels que l’OMS ou sur les rapports comme celui de l’UNSCEAR.

Enfin, des victimes françaises confient leur témoignage sur les problèmes engendrés par leur maladie, dans leur vie personnelle et professionnelle. Début mars 2001, 53 plaintes contre X ont été déposées devant le Tribunal de Grande Instance de Paris qui les a déclarées recevables. A la parution du livre, plusieurs centaines de plaintes de malades vont, à nouveau, être déposées.

Le gouvernement de cohabitation de mai 1986 est-il coupable ? Les gouvernements qui lui ont succédés sont-ils complices ? Vous ferez vous-même votre propre verdict à la lecture de ce livre.

Réseau sortir du nucléaire France


La Corse et.....Tchernobyl

La Corse est en France parmi les zones les plus affectées par l’accident de Tchernobyl, selon une étude de l’Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN).

« La raison en est qu’il a plu énormément dans la première semaine de mai 1986 et que la pluie a engendré des dépôts radioactifs très forts de césium 137, aussi forts qu’à Vaison-la-Romaine, Sisteron, ou certaines zones du Jura qui ont également connu des précipitations très importantes à la même époque », a expliqué à la presse Philippe Renaud, directeur du laboratoire d’études radio-écologiques continen-tales et de la Méditerranée, basé à Cadarache.

« Sur les sites les plus arrosés, des dépôts allant de 20.000 Becquerels/m2 à plus de 35.000 Bq/m2 ont été calculés », fait-il remarquer.

L’incidence des faibles doses radioactives sur l’organisme est mal connue.

Notons que l’ISPN prétend arriver dans sa reconstitution de la situation de l’époque, à des chiffres très supérieurs à ce qu’avait annoncé la CRII-RAD, ce que cette dernière conteste, en soulignant que 15 après, les chiffres officiels s’approchent -ENFIN- de ses propres calculs (des minima, en fait).

Philippe Gobet (Sources AFP et CRII-RAD)

 
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