No 50, octobre 1999
samedi 29 septembre 2007
par ContrAtom

Transports de déchets nucléaires : C’est reparti !

Le 1er septembre dernier, les autorités fédérales donnaient l’autorisation de reprendre les transports d’éléments du combustible irradié vers les usines de retraitement de Sellafield et La Hague. Rappelons que ces transports avaient été interrompus en mai 1998 suite à la révélation d’un scandale : la dissimulation de la contamination des wagons de transport. Par la suite, des habitant-e-s des environs de ces deux usines de retraitement , victimes de la pollution due aux déchets radioactifs, ont déposé une plainte collective contre les responsables de l’industrie atomique suisse. Le 12 décembre 1999, ContrAtom participait à une manifestation de deuil devant la centrale de Göesgen, en souvenir de Gemma, morte de Leucémie à l’âge de 6 ans, victime de la pollution radioactive, comme beaucoup d’autres enfants riverains de l’usine de retraitement de Sellafield. Les antinucléaires demandaient à cette occasion, une fois de plus, l’arrêt du transport des déchets nucléaires. A nouveau le problème insoluble des déchets était remis sur la sellette. Rappelons que les déchets nucléaires acheminés durant les 20 dernières années vers les usines de retraitement nous reviennent six fois plus volumineux ! Nous devons donc nous attendre actuellement en Suisse à des centaines de transports de rapatriement avec des isotopes radioactifs aussi toxiques que le plutonium... Accidents de transport, vols de plutonium ou irradiation des wagons : chaque transport augmente les risques. Il est impératif d’arrêter immédiatement l’envoi des déchets dans les usines de retraitement et non seulement « à terme » comme l’a décidé le Conseil Fédéral (v. ContrAtom No 49). L’envoi en retraitement ne représente qu’une facilité de fonctionnement dans la mesure où elle permet aux centrales nucléaires de se débarrasser des combustibles usagés et qu’elles seraient sinon contraintes de gérer elles-mêmes. Cela déplace aussi l’insoluble problème des déchets dans le temps : en effet il faut laisser « refroidir » les combustibles pendant plusieurs années dans les piscines de stockage des usines de retraitement. Le retour des déchets n’intervient qu’après un délai d’environ 10 ans. Tout le temps de laisser les exploitants des centrales penser que la gestion des déchets ne les concerne pas. Or il faut mettre le nez de nos nucléocrates dans leur caca, si vous me passez l’expression. Les déchets doivent être stockés sur le site même des installations nucléaires. A ceux qui les produisent d’en assurer le stockage à long terme. Il est d’ailleurs probable que si les exploitants des centrales, soucieux surtout de leur profit, devaient assumer eux-mêmes le coût réel du stockage à long terme, ainsi que celui du démantèlement des installations et de la dépollution des sites contaminés, ils seraient bien obligés d’abandonner bien vite leurs exploitations devenues peu rentables... Il n’y a pas 36 solutions à la question des déchets radioactifs : Cessons d’en produire ! L’avenir sera dénucléarisé ou ne sera pas...

ACR