No 79, octobre 2005
lundi 1er octobre 2007
par ContrAtom

Chères, chers ContAtomistes,

Alerte générale ! Le premier feu vert au stockage définitif des déchets radioactifs vient d’être donné par l’OFEN (Office fédéral de l’énergie) qui a validé, le 12 septembre dernier, les résultats de l’étude menée par la NAGRA (Société coopérative nationale pour l’entreposage des déchets radioactifs) dans la région du Weinland zurichois, entre Winterthur et Schaffhouse. Un pas de plus vient d’être ainsi franchi dans le choix criminel qui consiste à enfouir les déchets radioactifs au sein de notre Terre. En matière de gestion de déchets nucléaires, il n’existe que de mauvaises solutions, mais l’enfouissement est la pire de toutes ! Une fois enfouis les déchets atomiques ne perdent pas une once de leur dangereuse radioactivité qui conserve sa nocivité pendant des temps quasiment infinis. Il est certain que tôt ou tard des fuites se produiront ! Aucun conteneur n’est d’une sûreté absolue. Le poison radioactif se répandra dans la terre, atteignant les nappes phréatiques. Des régions entières seront contaminées. Les nucléocrates réfutent cet argument en mettant en avant la capacité de la roche à faire office de barrière à toute velléité de fuite radioactive. Mais quel géologue pourrait se porter garant de la stabilité du terrain sur une durée de plusieurs millénaires ? L’enfouissement n’est qu’une parade criminelle à un problème insoluble. Il ne fait que retarder le retour des éléments radioactifs à la surface.

Depuis la catastrophe de Tchernobyl, on ne peut plus ignorer les terribles ravages que produit la radioactivité sur l’être humain et sur l’environnement. En a-t-on tiré les leçons qui s’imposent ? L’ONU ne vient-elle pas de cautionner un rapport qui minimise scandaleusement les conséquences dramatiques de cette tragédie ? Rien d’étonnant lorsque l’on sait qu’il a été élaboré par l’Agence internationale pour l’énergie atomique !!

Dans le même ordre d’idée, rappelons que les recherches de la NAGRA sont financées par les centrales nucléaires elles-mêmes ! Il n’est donc pas surprenant que les résultats de l’étude menée par cette société démontrent que le stockage géologique en couches profondes des déchets hautement radioactifs est une solution parfaitement sûre qui peut être réalisée sans problème en Suisse.

L’OFEN a donc avalisé les conclusions de la NAGRA et le dossier a été mis à l’enquête publique pour trois mois. Ce sera ensuite au tour du Conseil fédéral de se prononcer. Quant aux opposants, ils ont d’ores et déjà fait entendre de la voix : tant l’association antinucléaire Klar Schweiz que la Fondation suisse pour l’énergie exigent que des experts extérieurs et neutres réexaminent tout le projet.

Les déchets radioactifs sont par nature ingérables. Il n’existe aucune solution fiable et acceptable pour se protéger du danger qu’ils représentent. Toutes les solutions proposées ne sont que des pis-aller. La première chose à faire est d’arrêter d’en produire ! Et que faire des déchets existants ? Les garder sous étroite surveillance là où ils sont produits !

Nous n’accepterons aucune soi-disant solution à la gestion des déchets radioactifs qui n’a en réalité d’autre but que de cautionner l’industrie qui les génère. Car voilà bien le nœud du problème : pour pouvoir réaliser ses projets de construction de nouvelles centrales atomiques, le lobby nucléaire, tant en Suisse qu’en France, doit démontrer que le problème des déchets est résolu ! Ne soyons pas dupes ! Résistons à la folie des nucléocrates ! Ne les laissons pas empoisonner la Terre ! La société civile a plus que jamais son mot à dire dans cette affaire. Elle doit absolument faire entendre son refus de voir la Terre se transformer en poubelle nucléaire. Que ce soit à Benken, en Suisse, ou à Bure, en France, nous ne laisserons pas l’irréparable se commettre ! Nous serons là pour dire NON, pas d’enfouissement, ni ici, ni ailleurs !

Anne-Cécile