No 62, février 2002
vendredi 28 septembre 2007
par ContrAtom

Que deviennent nos vieux démons ?

Superphénix : un long démantèlement

Qui d’entre nous, au moment des attentats kamikazes de l’automne dernier, n’a pas été effleuré par l’idée du danger représenté par Superphénix ? Méchante idée, bien vite remplcée par un sentiment de soulagement : « -Ouf, cette maudite installation est fermée depuis belle lurette, donc hors d’état de nuire ! » Vraiment ?

Rappelez-vous : la construction de Superphénix a duré de 1976 à 1985 (soit 9 ans !). Le réacteur a été arrêté officillement en 1998. Et aujourd’hui, trois ans après la fermeture officielle, où en sommes-nous, dans l’opération de démentèlement ? Les barres de combustible au plutonium ont été « déchargées » (= sorties du réacteur) et stockées dans le bâtiment voisin : L’APEC (atelier pour l’entreposage du combustible) Au total, 650 assemblages sont présents dans ce bâtiment, qui, à l’instar d’autres installations nucléaires, ne resisterait pas à un avion kamikaze. Le chute sur ce bâtiment provoquerait au minimum une dispersion d’un aérosol chargé de plutonium chimiquement très cancérigène, au plus une explosion nucléaire.

Bonnard, hein ?

Mais non je n’écris pas ça juste pour vous foutre la trouille, je viens de le lire dans l’excellent journal « Silence » qui explique aussi qu’il convient maintenant de construire une usine de neutralisation du sodium. Ce n’est qu’après qu’on pourra commencer à démonter le bâtiment réacteur, dont une bonne partie n’est pas très radioactive, le réacteur n’ayant que peu fonctionné. Au total, cela devrait prendre plus de temps que la construction !

En attendant l’achèvement de ces travaux d’Hercule, j’espère que vous avez conservé vos patilles d’iode à portée de main et gardé en mémoire l’adresse de l’abri anti-nucléaire qui vous est assigné. Inch Allah

Anne-Cécile Reimann