Réseau Sortir du Nucléaire :
A l’image de leurs amis américains les ex-soviétiques se lancent dans les histoires à répétition… pour autant que le goulag ait une fois cessé « d’embaucher » !
Le Professeur Bandazhevsky, ancien recteur de l’Institut de Médecine de Gomel (en Biélorussie, dans une région très touchée par l’accident de Tchernobyl), arrêté en juillet 1999, a été condamné le 8 juin dernier à 8 ans de prison ferme, sans appel possible, dans des conditions particulièrement sympathiques : droit à une visite de sa femme tous les…4 mois ( !), privation de tout contact avec l’extérieur, cellules pouvant compter jusqu’à 120 prisonniers, travaux forcés, interdiction de faire des recherches scientifiques pendant 5 ans après la fin de sa peine, etc… Les bonnes vieilles méthodes sont de retour ! En 2001 on n’enferme plus les opposants politiques (qui ne sont finalement pas si dangereux ?) mais les scientifiques. Quel est donc le crime de Bandazhevsky ? C’est d’avoir publié des études très alarmantes sur l’état de santé des habitants de Gomel, région fortement touchée par le nuage de Tchernobyl…Et cela les autorités biélorusses ne veulent plus en entendre parler (l’AIEA non plu d’ailleur...).Le Pr. Bandazhevsky effectuait des recherches sur les effets de la radiation sur l’organisme humain après la catastrophe de Tchernobyl, et critiquait parallèlement l’utilisation des fonds publics destinés, dans cette République, aux victimes de l’accident nucléaire.
Les raisons officielles
Les raisons officielles qui ont « justifié » l’arrestation en juillet 1999 du professeur Bandazhevsky sont la corruption (il aurait soi-disant été soudoyé par les parents de candidats à l’admission dans son institut), ainsi que l’abus de pouvoir. Selon son épouse Galina Bandazhevskaya, l’accusation de corruption est cousue de fil blanc.
« Un homme corrompu aurait-il combattu la corruption comme il l’a fait aussi bien dans son établissement que dans les institutions de santé publique ? Ceux qui se font soudoyer restent tranquilles. Ils lèchent les bottes de personnalités haut placées et essaient de ne jamais faire parler d’eux. Un homme corrompu aurait-il avancé ses propres idées scientifiques à l’encontre de tous ceux qui nient et cachent les conséquences de Tchernobyl ? »
On peut rajouter à cela une soi-disant tentative de quitter le pays avec un faux passeport en juin 2001, à la veille de son procès. Pourtant dans la séquence filmée sur les lieux on ne voit pas de Bandazhevsky…
Le 18 juillet, après 15 jours de quarantaine, où on l’a enregistré, photographié et soumis à des analyses médicales, le Professeur Bandazhevsky a été affecté au « détachement 21 » de la prison de Minsk, pour les travaux forcés…
Pas une affaire isolée
« L’affaire Bandazhevsky » n’est de plus pas une affaire isolée, d’autres affaires comparables sont en cours, comme par exemple celles décrites dans l’encart de la page 8.
Il faut savoir d’autre part que plusieurs personnages gênants ont tout simplement disparu en Biélorussie, par exemple Victor Gonchar, vice-président du 13ème Soviet suprême, et l’un de ses amis M. Anatoly Krasovsky, hommes d’affaires soutenant l’opposition, sans qu’il soit possible de prouver que l’Etat biélorusse est responsable de leur disparition. Mais il paraîtrait qu’un peloton de la mort a été créé par le président Alexandre Loukachenko pour faire disparaître certains personnages... Autre exemple : le cameraman Dimitry Zavadsky, qui a travaillé pour la télévision russe, et qui critiquait souvent le régime de Belarus, a disparu également... La femme de Krasovsky, Irina Krasovskaya, a pris le risque avec trois autres femmes de disparus d’aller à Washington demander l’aide des Etats-Unis pour surveiller l’élection présidentielle de septembre et réclamer l’ouverture d’une enquête sur les exactions du régime au pouvoir en Biéolorussie sous la présidence de Loukachenko. Nul doute qu’elle frappe à la bonne porte : en matières d’élections présidentielles louches, les américains ont prouvé récemment leurs compétences et leur grande imagination !!!
Les systèmes carcéraux
Quant à l’emprisonnement, lorsqu’on apprend comme au mois d’août que les geôles américaines ont atteint la barre des 2 millions de détenus (soit, si je ne m’abuse, plus de 6 fois le taux européen par rapport au nombre d’habitants), on se dit que le parallèle évoqué dans la première ligne de cet article n’est pas si fantaisiste... D’ailleurs, en parlant de grandes puissances, la Chine aussi bénéficie de millions de prisonniers… à croire que pour maintenir des pays vastes et puissants, il faille aussi des prisons vastes et puissantes ?
« Nous marchons depuis longtemps sur du radio-césium mais nous n’avons pas encore goûté aux fruits de la catastrophe de Tchernobyl à l’état pur. » (Bandazhevsky)
Revenons à notre sujet principal : que dit le Pr Bandazhevsky ? Vous trouverez ci-après une interview parue dans le Belorusskaya Delovaya Gazeta (Journal biélorusse des affaires). Il y a de grandes chances que ce soit sa dernière interview d’homme libre…Une autre interview de Galina Bandazhevskaya (pédiatre, cardiologue et épouse du Professeur) décrit en détail les conditions de la rocambolesque « évasion » de Bandazhevsky, par manque de place nous la tenons sur demande à disposition des lecteurs intéressés.
Que faire maintenant ?
Différentes lettres de soutien sont disponibles (Amnesty également est en train d’étudier le cas) comme celle qui est encartée dans ce journal.
D’autre part, il est possible d’écrire au professeur Bandazhevsky* pour lui manifester votre soutien, d’écrire au directeur de la prison pour réclamer de meilleures conditions de détention ou encore de verser de l’argent pour lui payer des frais d’avocat. Là-aussi notre secrétariat peut vous donner plus de détails au n°habituel (022 740 46 12) ou par info@contratom.ch Philippe Gobet
*M. Yuri Bandazhevsky
Minsk UI Kalvarijskaya 36
Boîte Postale 3521
220600 BELARUS (Port : 1Fr30)
Sources : BELORUSSKAYA DELOVAYA GAZETA (Journal biélorusse des affaires) 13 juin 2001, en particulier les journalistes Irina MAKOVETSKAYA et Vadim DOVNAR, www.newsbelarus.com Plus d’info sous : http://bandazhevsky.da.ru/
« - Si je ne m’abuse, les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de mortalité dans le monde entier ? (ndlr : donc pas seulement à Gomel)
- C’est effrayant.
Et comment ! Mais il fallait s’effrayer bien avant. En 1993 nous avions déjà mis en évidence la corrélation directe qui existe entre les troubles cardiaques chez l’enfant et la quantité de radio-césium incorporé. Ma femme, Galina Bandazhevskaya, qui est cardiologue pédiatre, s’est consacrée à l’étude de ce problème. Quand les Japonais ont découvert son article dans une revue médicale, ils sont venus faire un film sur nos recherches. Des journalistes occidentaux ont également fait plusieurs documentaires sur les études en radio-pathologie de l’Institut de médecine de Gomel. Seule la porte du Ministère de la Santé du Belarus nous est toujours restée fermée.
- Vous espérez qu’ils vous ouvrent maintenant, la veille du jour où sera prononcée la sentence ?
- Mais ces déclarations ne servent qu’à les provoquer. A quoi bon ?
- La médecine officielle ne semble pas approuver ce point de vue.
- Pourquoi en voulez-vous donc tant à la Conférence de l’AIEA ?
- Ce que vous dites est assez désespérant. Il se peut qu’on vous comprenne à Kiev, ou même qu’on vous entende quelque part en Nouvelle Guinée, mais surtout pas au Belarus.
Tiré de Belorusskaya Delovaya Gazeta
Un tribunal militaire de Vladivostok (Extrême-Orient russe) a commencé, mercredi 11 juillet, un nouveau procès pour espionnage à l’encontre du journaliste écologiste russe Grigori Pasko, accusé d’avoir livré des secrets d’Etat en révélant, dans un reportage pour la télévision japonaise, comment la marine russe déversait des déchets radioactifs en mer du Japon. Arrêté en 1997 par les services de sécurité russes, M. Pasko a déjà passé vingt mois en prison. Lors d’un précédent procès, il avait été condamné, en juillet 1999, à trois ans de prison pour « abus de pouvoir », acquitté des charges de « haute trahison » qui pesaient sur lui, puis libéré dans le cadre d’une amnistie. Mais l’accusation avait protesté contre ce verdict, entraînant la réouverture du dossier. De passage à Paris, l’ancien capitaine de marine Alexandre Nikitine - qu’Amnesty International avait classé en 1996 comme premier « prisonnier de conscience » en Russie postsoviétique - a évoqué le cas de M. Pasko comme symbole de la répression à laquelle sont exposés en Russie les militants écologistes et les scientifiques en contact avec l’étranger. M. Nikitine s’alarme de la multiplication des procès pour « espionnage analytique », un concept qui fait que tout chercheur peut être accusé de dévoiler des secrets d’Etat. Lui-même acquitté, en septembre 2000, par la Cour suprême de Russie, au terme d’une longue procédure judiciaire, où il avait été accusé de haute trahison en raison de son travail pour l’organisation écologiste norvégienne Bellona, Alexandre Nikitine parle de procès fabriqués et appelle à une mobilisation de l’opinion en Russie et à l’étranger contre ces pratiques. Les ennuis de M. Nikitine avec les services russes avaient commencé après la publication en 1996 d’un rapport de Bellona sur la pollution causée par les sous-marins nucléaires russes sur la péninsule de Kola (nord). La marge de manoeuvre des scientifiques s’est encore réduite, selon lui, avec l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. « Etre écologiste, scientifique ou journaliste en Russie représente un réel danger si on ne collabore pas avec les pouvoirs publics, dit-il. La politique de la nouvelle administration représente un durcissement. Elle reflète l’arrivée au pouvoir de gens dont les méthodes sont celles du KGB. » Dans les procès en cours, les chefs d’accusation sont basés sur des « documents secrets, des circulaires internes, selon une pratique héritée du système soviétique », précise-t-il. Selon lui, le FSB (ex-KGB) préparait « de longue date des documents compromettants sur Grigori Pasko, qui était surveillé, mis sur écoute. (...) Ils « travaillaient » sur son cas depuis un moment, dans le but de lui coller l’étiquette d’espion.
Deux scientifiques menacés
A Vladivostok, outre M. Pasko, deux autres scientifiques ont maille à partir avec les services secrets russes. Vladimir Soïfer, un spécialiste des pollutions radioactives, et le professeur Chourov, océanographe, sont accusés de « trahison d’Etat ». Un autre chercheur de Kalouga, Igor Soutiaguine, spécialiste des armements nucléaires, a été accusé d’espionnage après la publication d’un livre. « Ils l’ont condamné parce qu’il exposait à quel point la situation, dans les territoires contaminés, est dangereuse, contrairement à ce que prétendent les autorités dans ce pays », a commenté M. Nikitine.
Philippe Gobet
(D’après Natalie Nougayrède/ Le Monde, 12.07.01)
Le 1er mars 2001, l’Association Française des Malades de la Thyroïde (AFMT), la CRIIRAD1 et 51 malades de la thyroïde2 ont déposé une plainte contre X estimant que la gestion des retombées radioactives de Tchernobyl par les autorités françaises (sous- évaluation de la contamination, absence de mesures de protection, défaut d’application des normes...) était à l’origine d’un surcroît de pathologies, en particulier de cancers de la thyroïde.
Le ministère public a considéré que les éléments de preuve présentés par les plaignants étaient suffisamment étayés pour nécessiter l’ouverture d’une information judiciaire. C’est une étape très importante qui va entraîner la nomination prochaine d’un juge d’instruction. Bien que déçue de la qualification retenue par le Parquet - délit d’atteinte involontaire à l’intégrité des personnes - la CRIIRAD tient à souligner que l’avis du ministère public ne préjuge pas de la décision du juge qui instruira dans le cadre des arguments et éléments juridiques contenus dans la plainte du 1er mars.
Une habitante de Montgiscard (Toulouse) témoigne
« On a tous dans notre entourage une personne qui souffre de la thyroïde depuis Tchernobyl », assure Isabelle Mesas, une habitante de Montgiscard, dans la banlieue sud-est de Toulouse. Elle en a compté trois dans sa rue. Quatre dans le village de son enfance, Montlaur, dans l’Aveyron. La jeune femme a rejoint l’Association française des malades de la thyroïde en avril dernier. Elle est devenue depuis déléguée de la Haute-Garonne. Et elle a entamé une sorte de recensement : « Je connais trois personnes atteintes des mêmes symptômes à Escalquens, plusieurs à Gratentour, toujours dans la banlieue toulousiane, et une dizaine à Marseille qui habitent la même rue. » Au bout du fil, le jeudi matin (jour de permanence), « beaucoup de Corses et de Suisses et aussi des gens de la région commencent à se manifester », observe-t-elle. Elle-même attribue son état de santé actuel, à la catastrophe nucléaire du 1er mai 1986. Le nuage radioactif avait épargné le territoire français, expliquaient à l’époque les autorités françaises. A ce moment-là, en Allemagne, en Italie, en Suède au Danemark, aux Pays-Bas, la consommation de lait et de légumes frais était interdite.
A Montgiscard, Isabelle Mesas se croyait à l’abri. Elle a poursuivi son régime à base de légumes du jardin. Cette dernière ignore toujours si son potager est contaminé. Mais elle cherche aujourd’hui à savoir si l’origine de sa maladie est liée à Tchernobyl.
12 plaignants dans la région
« Je n’ai pas encore déposé plainte mais je n’écarte pas cette possibilité », dit-elle. Une centaine de malades de la thyroïde ont franchi le pas récemment. Cent soixante-cinq nouveaux dossiers vont être déposés à la rentrée auprès du parquet de Paris par l’AFMT. Les plaignants accusent les autorités françaises de désinformation. Parmi eux, une douzaine d’habitants de la région Midi-Pyrénées. Début juillet, quinze ans, après le passage du nuage de Tchernobyl, une information a été ouverte et le juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy enquête. Chantal Lhoir, la présidente de l’association, déclare : « Des perquisitions ont lieu actuellement dans certains ministères, dont le ministère de l’Environnement. Cela signifie qu’une action citoyenne est enfin engagée ». Isabelle Mesas se sent mieux comprise. « J’ai le sentiment en côtoyant d’autres malades qu’il nous est arrivé la même chose. C’est pour ça que j’ai adhéré à l’AFMT. Je veux aider ceux qui sont concernés et qui ne s’en doutent pas forcément ».
Depuis 1997, début de sa maladie, la vie d’Isabelle a changé : « J’ai subi une première intervention chirurgicale. Je vais à nouveau être opérée en octobre. Je passe par des périodes de tensions insupportables et d’abattements profonds ». Sa santé s’est inexorablement dégradée en dépit des traitements : « J’ai renoncé à mon projet professionnel. Je voulais crééer une société de transport de proximité pour les personnes âgées ». Ses forces, elle les garde maintenant pour ses quatre enfants et son combat au sein de l’AFMT. Elle pressent qu’il sera long. « Ce n’est pas pour l’argent. Ce qui nous importe, c’est la vérité. Sinon, on ne reconnaîtra jamais notre maladie », souligne-t- elle. Elle poursuit : « Moi j’ai de la chance. Je n’en suis pas au stade du cancer. Ma famille me soutient. Pour d’autres, c’est plus dur ! »
La thyroïde du gibier
Par ailleurs, l’association française des malades de la thyroïde lance un appel aux chasseurs. Elle va faire procéder à des analyses de la thyroïde de gibier et s’intéresse en particulier à la thyroïde des sangliers.
Cyril Schönbächler
Source : La dépêche du Midi, Andrée Brassens, 12.08.01 et CRIIRAD
1) Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité
2) A ce jour environ 170 plaintes de malades ont été déposées ou sont sur le point de l’être. www.criirad.com
Association française des malades de la thyroïde, 82700 Bourret, Contact : 05.34.661.163.
Depuis cinq ans, Jean-Michel JACQUEMIN-RAFFESTIN enquête en France, sur les conséquences écologiques et sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl. Après avoir publié en 1998 : « Ce fameux nuage.Tchernobyl, la France contaminée » aux éditions Sang de la terre, préfacé par Théodore Monod, il nous révèle aujourd’hui, dans un nouvel ouvrage paru en juin aux Editions du Rocher : « Tchernobyl : Aujourd’hui les Français malades ! », les rapports cachés par les pouvoirs publics.
Entre autres, celui de l’Observatoire Régional de la Santé de Corse qui annonçait dès septembre 1986 : « le rayonnement gamma aura un effet faible, par contre les électrons du rayon Bêta vont se comporter comme de véritables balles de revolver qui atteindront le noyau cellulaire de plein fouet. Ensuite de deux choses l’une : ou le noyau est détruit et la cellule meurt ou il est seulement lésé et il existe alors un risque d’anomalie lors des divisions cellulaires, et par-là même, un risque de cancer. »
« Il va donc y avoir, chez les gens qui ont inhalé cet aérosol, un risque accru de cancer du foie dans les 30 ans à venir, et l’existence d’antécédents d’hépatites virales est là, un facteur particulièrement favorisant ». « Les conséquences d’une irradiation à faible dose sont préoccupantes. Plus l’exposition aux radiations a été longue et plus le risque est important de voir apparaître des cancers au bout de quelques dizaines d’années, en particulier des cancers des poumons et des leucémies. » Preuve que les pouvoirs publics connaissaient les risques sanitaires. Serait-ce de la non-assistance à personne en danger ?
Aujourd’hui, les cancers de la thyroïde sont en pleine explosion en Corse, mais également dans d’autres régions touchées par les retombées du nuage : les Vosges, l’Alsace.
Le rapport de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) et de l’Institut de Protection de Sûreté Nucléaire (IPSN) rendu public le 15 décembre 2000, reconnaît une augmentation annuelle de 14% des cancers papillaires de la thyroïde, une stagnation des cancers médullaires en oubliant de préciser que seuls les papillaires sont des cancers radio-induits à 95%. Le rapport ne tient pas compte des enfants nés après juin 1986. Certains registres du cancer (PACA- Alsace) ne sont pas pris en compte. Aucune étude concernant les dégâts du césium sur le corps humain n’a été réalisée. Ce rapport minimise au maximum les conséquences sanitaires sur la France. Pourquoi ?
Les prédictions du rapport de l’ORS de Corse ont, depuis, été confirmées par les travaux du professeur biélorusse, Youri BANDAZHEVSKY. Le césium inhalé et ingéré provoque de nombreux cancers : poumons, foie, colon, voix urinaires etc. Les augmentations des cancers du registre du Haut-Rhin ne font que confirmer ces travaux. Le césium concentré dans la glande thyroïde provoque des hypothyroïdies auto-immunes telle que la maladie de Haschimoto, rarissime avant le passage du nuage, qui touchent aujourd’hui près de 5% de français. L’auteur démontre la main mise du lobby nucléaire sur l’information, sur les organismes tels que l’OMS ou sur les rapports comme celui de l’UNSCEAR.
Enfin, des victimes françaises confient leur témoignage sur les problèmes engendrés par leur maladie, dans leur vie personnelle et professionnelle. Début mars 2001, 53 plaintes contre X ont été déposées devant le Tribunal de Grande Instance de Paris qui les a déclarées recevables. A la parution du livre, plusieurs centaines de plaintes de malades vont, à nouveau, être déposées.
Le gouvernement de cohabitation de mai 1986 est-il coupable ? Les gouvernements qui lui ont succédés sont-ils complices ? Vous ferez vous-même votre propre verdict à la lecture de ce livre.
Réseau sortir du nucléaire France
La Corse est en France parmi les zones les plus affectées par l’accident de Tchernobyl, selon une étude de l’Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN).
« La raison en est qu’il a plu énormément dans la première semaine de mai 1986 et que la pluie a engendré des dépôts radioactifs très forts de césium 137, aussi forts qu’à Vaison-la-Romaine, Sisteron, ou certaines zones du Jura qui ont également connu des précipitations très importantes à la même époque », a expliqué à la presse Philippe Renaud, directeur du laboratoire d’études radio-écologiques continen-tales et de la Méditerranée, basé à Cadarache.
« Sur les sites les plus arrosés, des dépôts allant de 20.000 Becquerels/m2 à plus de 35.000 Bq/m2 ont été calculés », fait-il remarquer.
L’incidence des faibles doses radioactives sur l’organisme est mal connue.
Notons que l’ISPN prétend arriver dans sa reconstitution de la situation de l’époque, à des chiffres très supérieurs à ce qu’avait annoncé la CRII-RAD, ce que cette dernière conteste, en soulignant que 15 après, les chiffres officiels s’approchent -ENFIN- de ses propres calculs (des minima, en fait).
Philippe Gobet
(Sources AFP et CRII-RAD)