No 55, décembre 2000
samedi 29 septembre 2007
par ContrAtom

Anne-Cécile Reimann :

Philippe Gobet :


Bure : quoi de neuf ?

Des nouvelles du front de résistance à l’enfouissement des déchets radioactifs.

Coup de chapeau aux vaillants résistants de Bure dans la Meuse qui ont campé tout l’été face au chantier de l’ANDRA (L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) et aux forces de l’ordre.

Côté chantier ça semble hélas avancer : les derniers travaux de reconnaissance géologique avant le creusement des puits d’accès du futur laboratoire souterrain de recherches sur les déchets nucléaires (lire : dépôts de déchets radioactifs) ont été entamés. Les puits d’accès ont dû être creusé début septembre. Les ouvriers ont commencé la réalisation de deux forages d’une vingtaine de centimètres de diamètre et d’une profondeur de 510 mètres pour déterminer la densité et la porosité de la couche argileuse du site du laboratoire. Les opposants n’ont pas désarmé devant l’avancée des travaux : la Coordination nationale contre l’enfouissement des déchets radioactifs a instauré depuis le 1er juillet et jusqu’à la fin de l’été une permanence sur le site où des antinucléaires se relayaient jour et nuit.

Aux côtés des militants locaux, des opposants au nucléaire sont venus à la rescousse de tous les coins de la France et des pays voisins : Italie, Allemagne, Luxembourg et Suisse.

Bel exemple de résistance citoyenne à la folie des gouvernants, dont il faudra nous inspirer dans nos futurs mobilisations. Nos déchets helvétiques sont à la porte avec de belles joutes à la clé.

Serons-nous prêts à aller camper au Wellenberg ?

Vive la résistance antinucléaire !

Anne-Cécile Reimann

www.multimania.com/burestop


Moscou va t’il s’enrichir en important des déchets nucléaires suisses ?

Les Russes auraient pour projet l’importation de 20 000 tonnes de combustible usagé pendant 10 à 15 ans pour les stocker dans des sites soi-disant sûrs. Il s’agirait ainsi de financer une augmentation de la production nucléaire russe, qui permettrait d’ailleurs de diminuer une part de la consommation intérieure de gaz naturel afin de pouvoir en exporter plus. En clair : produire et récupérer de la merde, pour pouvoir vendre de l’énergie plus ou moins « propre » à l’Occident… Inutile de dire que les Verts russes ne sont pas du tout d’accord : « plus de 300 millions de mètres cubes de déchets se promènent dans les lacs et les rivières du pays, et 14 000 tonnes de combustible usagé attendent d’être retraitées… » révèle Valeri Mienchijkov, un ancien du conseil de sécurité. « Il faut ajouter à cela le problème des réacteurs des sous-marins mis à la casse (…) Il faudrait 100 à 200 milliards de dollars pour y parvenir. » Les organisations écologistes veulent rassembler les deux millions de signatures nécessaires constitutionnellement pour obtenir un référendum contre le projet. Ce qui est d’autant plus grave pour nous est que la Suisse est le seul pays occidental qui s’intéresserait aux propositions russes… Les exploitants suisses exigent un changement de la loi pour permettre l’exportation des déchets sans restriction aucune ! Evidemment puisque le dumping des prix russes diminuerait de moitié les coûts usuels de retraitement ! Alexandre Nikitine (qui avait dénoncé les conditions d’entretien de la flotte nucléaire russe) a quant à lui déclaré qu’il n’y avait ni site adéquat en Russie, ni la technologie requise… Quant à nous, nous nous opposerons à tout changement de la loi et à toute exportation des déchets nucléaires suisses vers d’autres pays : la lutte sera chaude !

Philippe Gobet