No 63, avril 2002
dimanche 30 septembre 2007
par ContrAtom

Le nucléaire US rongé de l’intérieur

Les antinucléaires helvétiques se préparent à lancer la campagne en faveur des initiatives Sortir du Nucléaire qui passent au vote en 2003, nous y reviendrons. A Genève, ContrAtom en particulier cherche des activistes prêts à s’engager pour des actions militantes régulières dans ce sens (pour info voir sous peu le site www.contratom.ch). Un premier rendez-vous est prévu pour lancer la campagne le 24 avril ...dans un abri de la PC à la Jonction.

En attendant signalons que si Bush brandit la menace de première frappes nucléaires banalisées contre les ennemis de son empire, le New York Times du 26 mars annonce quant à lui ...que les opérateurs de toutes les centrales atomiques des USA ont reçu l’ordre de vérifier d’urgence les couvercles des cuves de leurs cocottes à plutonium.

Terrorisme ? Non, mais on vient de découvrir - par hasard lors de travaux d’entretien - qu’un réacteur, âgé de 25 ans « seulement », à Davis-Besse en Ohio, avait vu son couvercle rongé par de l’acide dans l’eau de refroidissement, au point qu’il ne restait qu’un demi-pouce d’acier inox intact sur les six pouces d’épaisseur d’origine.

Derrière cette faible barrière, une pression d’eau de 2200 livres par pouce carré, qui avait déjà complètement déformé la mince couche d’acier restant. La Nuclear regulatory commission (NRC) a demandé aux exploitants des dizaines de réacteurs du même type de rendre rapport pour le début d’ avril afin de déterminer s’ils sont « assez sûrs » pour rester en service.

Selon des experts cités par le NY Times, si le couvercle avait été percé, on aurait pu voir une situation de perte d’eau de refroidissement, avec des dégâts au coeur du réacteur et une fusion possible de celui-ci entraînant des rejets radioactifs « conséquents »...

Une corrosion de ce type n’avait « jamais été considéré comme une possibilité crédible » (sic !) selon Brian Sheron l’un des directeurs de la NRC. Le remplacement du couvercle en question est en outre problématique, l’opération n’ayant pas été prévue au moment de la conception de l’installation.

Le NY Times indique qu’il faudra sans doute pour le moins des arrêts de plusieurs semaines pour contrôle des réacteurs suspects et que de tels arrêts de contrôle sont devenus « extrêmement rares » par rapport à ce qui se faisait dans les années 70 et 80

Pierre Vanek