No 92, septembre 2008
dimanche 17 octobre 2010
par ContrAtom

Chères, chers Contratomistes,

Ciel, quel été ! Pas moyen de prendre quelques jours de vacances, l’actualité nucléaire ne nous laisse aucun répit !

Début juin, la compagnie électrique Atel (Aar, Tessin électricité) dépose officiellement une demande d’autorisation pour la construction d’une nouvelle centrale atomique à Gösgen, dans le canton de Soleure. Les protestations affluent venant tant de Suisse que de nos voisins allemands et autrichiens.

A Genève, le Conseil administratif de la ville prend immédiatement position contre ce funeste projet tandis que de son côté, Contratom organise un rassemblement devant l’Hôtel de Ville pour remettre au Conseil d’Etat une lettre-pétition demandant aux autorités cantonales de s’engager aussi contre la demande d’Atel, ceci en conformité avec l’article antinucléaire 160 E de la Constitution genevoise (lire en p. )

Le ler juillet, Nicolas Sarkozy prend la présidence pour un an de l’Union Européenne et annonce son intention de couvrir la terre entière de centrales nucléaires. Du coup, le Réseau français "Sortir du Nucléaire organise une grande manif le 12 juillet qui rassemble près de 7000 personnes à Paris. Contratom est de la partie !

Mi-juillet, un dysfonctionnement intervient lors d’un transfert entre deux cuves à l’usine d’enrichissement d’uranium du Tricastin (Vaucluse), ce qui donne lieu à un rejet d’uranium (environ 75 kg) dans les cours d’eau proches du site. Bien entendu, cet incident n’est d’aucune gravité, il faut simplement ne pas boire l’eau contaminée, ni s’y baigner ou pêcher. C’est bien connu, l’uranium c’est pas plus dangereux que du pipi de chat ! Une semaine plus tard, des expertises indépendantes révèlent que des concentrations anormales d’uranium polluent les nappes phréatique proches du site. Cette pollution est antérieure à l’incident cité plus haut et serait due à la présence de 770 tonnes de déchets radioactifs d’origine militaire enfouis dans les parages ! Officiellement, là non plus, aucun risque pour la population !

A ce stade, je sens que la déprime vous guette, aussi vais-je glisser là une petite note beaucoup plus rose et optimiste : le 18 juillet, Conctratom a eu le grand plaisir d’accueillir la grande Marche Londres-Genève, « Pour un monde sans nucléaire » initiée par l’organisation australienne « Foot prints for Peace ». Le passage de la frontière par la troupe haute en couleurs des marcheurs et des marcheuses accueillis pas les Contratomistes fut un beau moment d’émotion particulièrement appréciable en cet été par ailleurs fort agité.

Hélas, impossible de rester sur cette note optimiste : je dois encore vous annoncer que les FMB (Forces motrices bernoises, BKW en allemand) qui ne manquent pas de culot, veulent bénéficier d’une autorisation d’exploitation illimitée pour leur centrale pourrie de Mühleberg, alors que cette dernière présente plus de 2 mètres de fissures sur le manteau du réacteur et qu’une nouvelle fissure sur la tubulure vient encore d’apparaître. Après 40 ans d’exploitation, qu’elle atteindra en 2012, il est clair que les fissures présentent sur sa structure ne permettent plus de garantir la sécurité de cette vieille casserole. Du coup, l’association antinucléaire bernoise, Fokus Anti-Atom, soutenue par des habitants des communes avoisinantes et plusieurs organisations régionales et nationales vient de déposer un recours contre l’autorisation d’exploitation illimitée de cette dangereuse installation (lire en p. ).

A cet exposé, manque le plus dramatique des chapitres : celui des déchets nucléaires, ces déchets monstrueux que la Nagra (ex Cedra, société nationale pour l’entreposage des déchets radioactifs), cautionnée par nos autorités fédérales envisage d’enfouir au sein de la terre, à Berken, dans le Weinland zürichois ! En effet, le 2 avril dernier, le Conseil Fédéral a approuvé le plan sectoriel « Dépôt en couches géologiques profondes » ce qui signifie que la Nagra peut aller de l’avant dans ses projets mortifères (lire en p. )

Face à ces funestes perspectives, une seule attitude est de mise, elle a pour nom résistance. S’ils ne sont pas stoppés par un mouvement de résistance solide et efficace, des choix dramatiques risquent d’être faits. Le moment est venu de donner l’alerte, d’en parler à nos amis, de secouer notre entourage de les entraîner dans notre mobilisation afin d’être suffisamment nombreux(ses) pour résister.

Un premier rendez-vous est à noter : le 20 septembre prochain, une manifestation internationale aura lieu à Benken, dans le canton de Zürich pour dire N O N à l’enfouissement des déchets radioactifs et S T O P au nucléaire (infos p. ).

ContrAtom y sera.