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Articles par thèmes :
Aliments contaminés
Journal par No :
No 80, décembre 2005
Auteurs :
CRIIRAD
No 80, décembre 2005
Publié le vendredi 28 septembre 2007

Contamination radioactive des aliments : le lobby nucléaire doit revoir sa copie !

Au début de cette année, la CRIIRAD* sonnait l’alarme et lançait une pétition pour des aliments non contaminés. Il s’agissait d’opposer une résistance sérieuse à un dangereux projet de modification des règles du commerce international des denrées alimentaires : le projet de révision du Codex alimentarius.

Rappelons que la Commission du Codex est placée sous la double tutelle de l’organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO) et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Mais la subordination de l’OMS à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) apparaît clairement dans ce dossier : ce projet de nouvelle réglementation pour le commerce des aliments contaminés a en effet été élaboré à la demande expresse de l’AIEA et par ses soins ! Si ce texte est adopté, il légalisera l’importation et l’exportation des denrées alimentaires contaminées. L’autorisation sera délivrée sans limitation de temps et sans avoir à invoquer la survenue d’un accident, sous la seule réserve que le taux de polluants soit inférieur à certains seuils : de 1 Bq/kg (becquerel par kg) pour les produits les plus radiotoxiques comme le plutonium et jusqu’à 10’000 Bq/kg pour les produits supposés les moins dangereux comme le technétium 99 ou le tritium.

Le Comité du Codex sur les Additifs Alimentaires et les Contaminants a tenu, fin avril, à La Haye, sa 37ème session. Figurait à l’ordre du jour de ses travaux l’examen de ce projet de nouvelle réglementation pour le commerce international des aliments contaminés par des radionucléides artificiels. Il s’agissait d’une étape décisive, la 7ème des 8 étapes que comporte la procédure d’adoption :

  • soit le Comité estimait que le consensus était suffisant et le projet était transmis au Comité exécutif puis à la Commission du Codex pour adoption dès juillet 2005 comme norme officielle du Codex.
  • soit le Comité estimait que les divergences étaient trop importantes et pouvait décider de retravailler le texte et de le renvoyer, le cas échéant, à l’étape 6 (ce qui impliquait une nouvelle consultation des Etats et organismes internationaux concernés).

Coup de théâtre : le Comité a décidé de renvoyer le projet à l’étape 2 de la procédure !

Les promoteurs du projet devront élaborer un nouveau texte qui devra franchir à nouveau chacune des étapes de la procédure. Etant donné que la Commission du Codex ne se réunit qu’une fois par an, le nouveau projet ne pourra pas être officialisé avant l’été 2006 (étape 5) et l’adoption (étape 8) ne pourra pas intervenir avant 2007.

C’est un véritable camouflet pour l’AIEA qui a initié et élaboré le projet et qui œuvre depuis 3 ans à son adoption.

C’est un immense soulagement et une grande satisfaction pour tous ceux qui ont participé à la campagne pour des aliments non contaminés.

… mais la menace n’a pas disparu !

Nous devons rester lucides : le projet n’est pas abandonné et le lobby nucléaire va encore jouer un rôle clef dans son élaboration. Sont en effet chargés de la rédaction du nouveau projet :

1/ l’AIEA, l’agence qui a en charge le développement du nucléaire civil,

2/ la division Euratom de la Commission européenne qui a elle aussi une vocation pro nucléaire.

Par ailleurs, 8 Etats seront étroitement associés aux travaux et, à l’exception de l’Egypte, tous sont des Etats nucléarisés : Suisse, France, Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, Finlande et Etats-Unis.

Pour contrebalancer la mainmise du lobby nucléaire sur l’élaboration des normes alimentaires, il va falloir mettre en place un contre-pouvoir efficace à l’échelle européenne et si possible internationale.

L’objectif sera de faire échec aux projets de déréglementation de l’AIEA et d’obtenir, au contraire :

1/ des normes moins laxistes pour la gestion des situations post-accidentelles,

2/ des garanties par rapport aux pollutions alimentaires provoquées par le fonctionnement « normal » des installations nucléaires (fruits de mer contaminés par le plutonium de l’usine de retraitement de Sellafield par exemple),

3/ des protections contre l’ingérence de l’AIEA et la mise sous tutelle de l’OMS.

(Source : CRIIRAD)

 
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