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Articles par thèmes :
Tchernobyl Vassili Nesterenko
Articles par pays :
Russie - Europe de l’Est
Journal par No :
No 59, juin 2001
Auteurs :
Cyril Schönbächler
No 59, juin 2001
Publié le dimanche 30 septembre 2007

Fred Pearce :

Za Matku Zem :


Intro

Durant ces quinze ans, de multiples études ont été publiées sur le sujet. On se souvient de quelques sinistres plaisantins nommés « experts » de l’ONU qui osaient dire « Tchernobyl a fait 32 morts ». Depuis, un long chemin a été fait : les scientifiques ukrainiens estiment qu’il y a eu 15000 morts (cancers, etc) , mais surtout on sait que de nombreuses malformations sont apparues, que la santé en général des ukrainiens est atteinte, sans que cela aboutisse toujours à la mort. Il n’y a pas de réponses simples, on ne peut pas dire « ce cancer est dû à Tchernobyl, et celui-là au tabac ou à autre chose », on doit recourir à des études épidémiologiques qui montrent le taux de cancers d’une population par rapport à d’autres. L’OMS, dont ce devrait être le travail, évidemment s’aventure très peu sur ce sujet, ce qui n’est guère étonnant lorsqu’on connaît les liens qui l’unissent à l’AIEA (voir à ce sujet notre numéro précédent ainsi que notre pétition…).

A l’heure actuelle, seule une encyclopédie pourrait donner une image complète de la réalité de la catastrophe de Tchernobyl. Relevons juste quelques infos qui nous rappellent la force de ce phénomène.

 En France, on constate un accroissement phénoménal des problèmes thyroïdiens (p.e. 172% en 1987…) et en particulier en Corse un triplement des hyperthyroïdies néonatales après Tchernobyl. (Près de Gomel en Biélorussie, le taux est de 200x plus…) Seulement encore une fois, le sujet est tabou !!! Les médecins qui ont signalé ce genre de phénomènes se sont retrouvés face à un silence qui rappelle « La grande muette » (ndlr :l’armée). Ce qui n’est guère étonnant puisque les essais américains au Nevada (de 1951 à 1962) et français en Polynésie auraient provoqué des dizaines de milliers de cancers de la thyroïde chez les moins de 15 ans…

 En Biélorussie, en plus des problèmes cités ci-dessus, 70% des enfants souffrent de problèmes cardiaques (semble-t-il à cause du césium dans les reins), sans parler des cataractes (25% des 13-15 ans), des retards mentaux et des maladies gastro-intestinales…

  • Youri Bandazhevsky, recteur de l’Institut médical de Gomel a été arrêté… Il fait partie des nombreux chercheurs qui clament que leurs travaux sont censurés ou ignorés par les autorités…
  • 4 millions de personnes vivent dans des zones contaminées…
  • 5000 liquidateurs sont morts, 50000 invalides…

Et comme pour la maladie de Creutzfeld-Jakob, ce n’est qu’un début… Nous abordons maintenant le temps de latence de plusieurs types de cancer (15 à 20 ans ou plus), les effets de la catastrophe de Tchernobyl ne font donc que commencer…

Ceux qui désirent plus de détails sur mes sources consulteront le fameux site des physiciens Roger et Bella Belbeoch www.multimania.com/mat66 idéal pour se donner des frissons, sûrement plus efficace que « L’exorciste » ou « Belphégor » !

Et maintenant, cédons la parole aux spécialistes…

Philippe Gobet


Tchernobyl : 15 ans après

Pour la commémoration des 15 ans de la catastrophe de Tchernobyl, nous allons reprendre ici une passionnante interview et un article parus sur l’excellent site d’information sur le nucléaire http://www.dissident-media.org/info... Tout d’abord, il s’agit d’un article de Fred Pearce, journaliste spécialisé dans les questions environnementales. Il est suivi de l’interview de Vassili Nesterenko (physicien, ancien directeur de l’Institut de l’énergie nucléaire de l’Académie des sciences de Biélorussie, directeur de l’Institut indépendant Belrad), pour qui les conséquences de Tchernobyl menacent carrément la survie du peuple biélorusse. Cette interview est réalisée par Galia Ackermann

Biélorussie : une catastrophe nationale

Après l’effondrement de l’Union soviétique, 25 millions de Russes se sont retrouvés en dehors des nouvelles frontières de la Russie, notamment en Asie centrale et dans le Caucase où la guerre a fait et fait toujours rage. Le gouvernement biélorusse les a encouragés à s’installer dans des régions contaminées, en leur octroyant logement, travail et statut de résident. Au lendemain de l’explosion, 50 000 liquidateurs« se relayent sur le toit du réacteur pour en »nettoyer" la surface.

Tchernobyl, on ferme... mais le débat reste ouvert. Quelle a été l’ampleur réelle de la plus grande catastrophe nucléaire de l’Histoire ? A quelques semaines de la fermeture totale de Tchernobyl, la polémique est loin d’être enterrée.

Ouf ! L’Europe ne cache pas son soulagement : les ingénieurs peuvent célébrer la fermeture réussie, le 15 décembre 2000, de la très redoutée centrale nucléaire de Tchernobyl. Les autorités ukrainiennes peuvent enfin se féliciter d’avoir obtenu des bailleurs de fonds occidentaux les quelque deux milliards de dollars nécessaires afin de neutraliser et d’enterrer les réacteurs. Mais pour de nombreux citoyens ordinaires, le cauchemar continue.

Il y a quelques mois, le 26 avril, des milliers de personnes ont défilé dans des villes de Biélorussie, d’Ukraine et de Russie orientale pour commémorer le martyre des victimes de Tchernobyl. A 1h26 tapantes, les cloches se sont mises à sonner. A cette même heure, 14 ans plus tôt, l’un des réacteurs de la centrale avait explosé, libérant un gros nuage radioactif.

Au-delà du deuil, les marcheurs manifestaient leur peur.

Peur des radiations qui sont toujours là, et qui menaceraient de semer des milliers de morts supplémentaires. Et peur de parler. La nuit du 26 avril 2000, Youri Bandajevski, recteur de l’Institut médical de Gomel (Biélorussie) jusqu’à son arrestation en 1999, se trouvait en exil intérieur à Minsk, capitale du pays. Il compte parmi les nombreux chercheurs clamant que leurs travaux sont censurés ou ignorés par les autorités.

Les estimations concernant le nombre de victimes de la catastrophe vont de 32, pour certains experts des Nations unies, à 15 000, selon des scientifiques ukrainiens. En juin, des chercheurs du Comité scientifique sur les effets des radiations nucléaires de l’ONU (UNSCEAR) estimaient que « rien ne prouve que les radiations aient eu un impact majeur sur la santé publique, en dehors du taux élevé de cancers de la thyroïde constaté chez les enfants, dont peu devraient mourir ». Peu de temps avant, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, avait pourtant déclaré : « La catastrophe est loin d’avoir cessé. Elle continue à produire des effets dévastateurs non seulement sur la santé des populations mais aussi sur tous les aspects de la vie sociale ». Alors, qui dit vrai ? Et d’où viennent ces énormes divergences ?

L’accident de la centrale de Tchernobyl a transformé son réacteur n°4 en un chaudron infernal qui a craché un nuage radioactif pendant 10 jours. Ces radiations représentaient 100 fois celles émises par les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki cumulées. Passés plusieurs jours de silence absolu, les autorités ont procédé à l’évacuation précipitée de quelque 116 000 personnes après avoir défini une zone d’exclusion de 30 km autour de la centrale.

Il a fallu attendre des années avant que la population ne découvre qu’une région beaucoup plus vaste, s’étendant à 150 km de Tchernobyl jusqu’en Biélorussie et en Russie, avait subi d’importantes retombées radioactives. En 1989, on établit qu’un cinquième de la Biélorussie était contaminé ; 400 000 habitants furent déplacées. Aujourd’hui, quatre millions de personnes vivent toujours dans des régions reconnues contaminées.

Le secret qu’ont gardé les gouvernements de la région sur l’étendue de la contamination continue à nuire à la santé publique, affirme Tobias Muenchmeyer, spécialiste de Tchernobyl pour l’ONG Greenpeace. Des chercheurs de différents pays partagent la même opinion. « La loi du secret a été décrétée dans notre pays dès les premières minutes de la catastrophe », estime Vladimir Tchernousenko, le scientifique ukrainien qui a coordonné les opérations de nettoyage.

Selon Tobias Muenchmeyer, ce black-out a contribué à ce que les Nations unies sous-évaluent gravement le nombre de victimes. Des personnalités critiques à l’égard du nucléaire, comme Rosalie Bertell, présidente de l’International Institute of Concern for Public Health (Institut international pour la santé publique) de Toronto, estiment que des considérations politiques ont également joué. Elles dénoncent l’accord de 1959 entre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), stipulant que « l’AIEA est chargée au premier chef d’encourager, d’aider et de coordonner les recherches sur l’énergie atomique ainsi que le développement et les applications pratiques de celle-ci ». Pour résumer, selon Bertell, « l’AIEA se considère depuis cette date comme la sentinelle chargée de veiller sur l’information livrée au public concernant les effets sanitaires des radiations ». Cette année, son institut et d’autres organisations ont demandé à l’OMS de réviser l’accord de 1959.

Les cancers sont la première cause d’inquiétude

L’iode et le césium sont les principaux isotopes radioactifs libérés dans l’atmosphère par le réacteur de Tchernobyl. L’iode 131 a une demi-vie ou période (temps nécessaire pour que la moitié des atomes d’un isotope radioactif se désintègre) de huit jours. Il a surtout été inhalé et ingéré dans des aliments. Quant au césium 137, il a une demi-vie d’environ 30 ans. Toujours présent dans les sols et la végétation, il continue à contaminer la population par le biais des produits alimentaires.

Qui a souffert de ces radiations ? D’abord les « liquidateurs » : selon les estimations, 600 000 à 800 000 soldats et fonctionnaires ont été expédiés sur place juste après l’explosion pour neutraliser le réacteur et enterrer les déchets contaminés. Sur les 50 000 de ces « liquidateurs » qui ont travaillé sur le toit du réacteur, 237 ont été hospitalisés et 32 sont décédés.

Depuis, l’Union soviétique et ses héritiers n’ont pas su ou pas voulu suivre ce groupe à risques. Selon le Russe Leonid Ilyin, ancien membre de la Commission internationale de protection radiologique, « aucun de ces hommes n’a été enregistré nominalement. Ils n’ont pas fait l’objet de contrôles réguliers et sont rentrés chez eux ». Cette « négligence » constitue sans doute la première cause de divergence sur le bilan de la catastrophe. En avril 2000, Viacheslav Grishin, président de la Ligue de Tchernobyl, une organisation basée à Kiev qui dit représenter les « liquidateurs », déclarait que depuis 1986, 15 000 d’entre eux étaient morts et 50 000 devenus invalides. Il s’appuyait sur une estimation controversée de Tchernousenko basée sur le taux de cancers lié aux quantités de radiations auxquelles le chercheur ukrainien supposait que les « liquidateurs » avaient été exposés.

Les cancers sont la première cause d’inquiétude. Dès 1991, les médecins signalaient de nombreux cas de cancers de la thyroïde chez les enfants de moins de quatre ans à l’époque du drame. En 1992, un groupe de chercheurs occidentaux, dont Keith Baverstock de l’OMS, admettait que Tchernobyl était probablement à l’origine de ces pathologies. Toutefois, les Nations unies ne l’ont officiellement reconnu qu’en 1995, après que 800 cas aient été recensés. Ce retard a eu de graves conséquences sur le dépistage et le traitement de la maladie, qui n’est pas fatale si elle est prise à ses débuts.

Plusieurs chercheurs de l’OMS sont sceptiques

Les réticences onusiennes s’expliquent en partie par les données sur Hiroshima et Nagasaki qui servent de référence, et laissaient présager un nombre de cas très inférieur. Mais des facteurs politiques ont aussi joué. « Si le danger a bien été sous-estimé ou minimisé, expliquait l’hebdomadaire britannique The Economist, le gouvernement américain risque de nouveaux procès sur tous les fronts, depuis les essais [nucléaires] dans le Nevada jusqu’à l’accident nucléaire de Three Mile Island en 1979 ».

Quoi qu’il en soit, 1 800 cas de cancer de la thyroïde attribués à Tchernobyl ont aujourd’hui été recensés. Dans les régions les plus contaminées, comme à Gomel, cette pathologie est 200 fois plus courante chez les enfants qu’en Europe de l’Ouest. Les prévisions sur le nombre de cas à venir vont de « quelques milliers », selon l’AIEA, à 66 000 pour les seuls enfants biélorusses âgés de moins de quatre ans en 1986, selon Elisabeth Cardis, une scientifique de l’OMS qui qualifie néanmoins cette estimation de « très incertaine ».

Qu’en est-il d’autres cancers qui se développent beaucoup plus lentement ? Officiellement, l’OMS s’en tient à sa position de 1996 : « si des rapports font état d’une augmentation de l’incidence de certaines pathologies malignes [...], ils manquent de cohérence et pourraient ne refléter que des différences méthodologiques dans le suivi des populations ». Mais plusieurs chercheurs de l’OMS sont sceptiques.

A partir des données sur Hiroshima et Nagasaki, Baverstock pronostique un « excès » de 6 600 cancers mortels, dont 470 leucémies. Pire, une équipe de médecins biélorusses annonce qu’elle a découvert des taux de leucémie quatre fois supérieurs à la moyenne nationale au sein des liquidateurs les plus exposés. Et certains craignent que, comme dans le cas du cancer de la thyroïde, la réalité ne dépasse largement les prévisions.

Les incertitudes scientifiques ne doivent pas masquer les considérations politiques, affirme Tobias Muenchmeyer : les gouvernements, qui filtrent la plupart des statistiques dont se servent les Nations unies, ont leurs objectifs propres. L’Ukraine dispose de 14 réacteurs nucléaires et en construit quatre autres, selon l’AIEA. D’un côté, le pays « ne veut pas nuire à son image de puissance nucléaire, explique-t-il, mais de l’autre, il a intérêt à faire état de ses difficultés pour obtenir de l’aide. C’est pourquoi les autorités se contredisent parfois à quelques jours de distance ».

Quant aux responsables biélorusses, ils ont invariablement minimisé la catastrophe, bien que le pays ait reçu 70% des retombées radioactives. « Ils partent du principe qu’ils ne peuvent pas résoudre le problème car les zones et le nombre de gens contaminés sont trop importants, et le gouvernement trop pauvre. Ils ont décidé de faire taire toutes les voix dissidentes », estime Muenchmeyer. Cette attitude a entravé la recherche et, semble-t-il, empêché les études des chercheurs biélorusses de parvenir jusqu’aux Nations unies.

Il y a deux ans, Rosa Goncharova, de l’Institut de génétique et de cytologie de Minsk, a indiqué dans une communication que depuis 1985, les bébés nés avec des becs-de-lièvre, des trisomies et d’autres anomalies avaient augmenté de 83% dans les zones les plus contaminées, de 30% dans les zones modérément contaminées et de 24% dans les zones dites « propres ».

De vastes zones de Biélorussie restent lourdement contaminées

Questionnée pour les besoins de la présente enquête, Elizabeth Cardis de l’OMS a affirmé « ne pas avoir reçu copie de ce document ». Elle n’avait pas non plus eu les travaux du Biélorusse Vassili Nesterenko, directeur du Belrad, un institut indépendant de radioprotection. Rappelons également le sort de Youri Bandajevski, aujourd’hui entre les mains d’Amnesty International. Lorsqu’il était encore recteur de l’Institut médical de Gomel, il avait pratiqué des autopsies sur des cadavres de gens dont le décès, prétendait-on, n’était pas lié à Tchernobyl. En comparant leurs organes avec ceux de rats nourris de céréales contenant du césium radioactif, il avait fait une troublante découverte : « les altérations pathologiques des reins, du coeur, du foie et des poumons étaient identiques à celles constatées chez les cobayes ». Conclusion, le césium avait bien rendu ces gens malades et provoqué leur mort.

Les publications du chercheur se sont heurtées à un mur de silence. Puis après avoir critiqué la façon dont le ministère de la Santé avait mené les recherches sur l’après-Tchernobyl, il s’est vu arrêté à l’été 1999 sous un vague chef d’inculpation de corruption, et emprisonné pendant six mois. Son ordinateur et ses dossiers ont été confisqués et il est toujours assigné à résidence à Minsk.

Tandis que de vastes zones de Biélorussie demeurent lourdement contaminées, l’OMS admet que « certains aliments produits par le secteur privé dépassent [les normes en matière de radioactivité] ». En revanche, grâce à un labourage en profondeur et aux engrais, « les aliments produits par les fermes collectives ne dépassent pas les normes ». Mais dans un contexte économique difficile, des milliers de gens dépendent justement des petites productions privées, affirme Vassili Nesterenko. Pour lui, un quart des cultures issues des zones contaminées dépassent les normes et que plus de 500 villages boivent du lait contaminé. Enfin, rappelle Keith Baverstock de l’OMS, de nombreuses personnes pratiquent la cueillette de champignons et de baies sauvages ou la chasse, alors que le gibier est l’aliment le plus dangereux.

Il y a bien sûr aussi ceux qui retournent vivre dans le périmètre interdit, pour la plupart des vieilles femmes qui jugent qu’à leur âge, la radioactivité ne peut plus leur faire de mal. Mais un bébé serait également né dans la zone récemment, selon des sources non confirmées. Comme le disait Kofi Annan, la tragédie continue.

Fred Pearce est journaliste spécialiste de l’environnement et conseiller auprès de l’hebdomadaire anglais The New Scientist


La première réserve écolgique radioactive du monde

Dans les semaines qui ont suivi la catastrophe, les conifères et les mammifères friands de végétaux ont reçu les doses de radiations les plus élevées. Des arbres sont morts, de même que les vaches qui broutaient l’herbe hautement contaminée entourant la centrale. La plupart des souris de la zone interdite ont aussi disparu.

Mais Mona Dreicer, une chercheuse américaine qui a participé à la conférence internationale de Vienne sur l’après-Tchernobyl en 1996, explique que le niveau de radioactivité à la surface du sol a été divisé par 100 dès l’automne 1986 et qu’ « en 1989, l’environnement avait commencé à récupérer ». Les conifères abîmés produisaient à nouveau des pommes de pin et la population de rongeurs augmentait rapidement.

Aujourd’hui, la région abrite des sangliers, des élans, des cerfs, des renards et environ 200 loups. La liste des animaux qui ne sont pas revenus est assez courte. Il s’agit des pigeons et des rats, qui vivent des déchets produits par l’homme, et des hirondelles, qui auraient succombé à des problèmes génétiques.

Toutefois, la région reste contaminée, notamment ses sols, sa végétation et la couche de feuilles et de branchages qui tapisse ses forêts. La zone d’exclusion tracée autour de Tchernobyl est ainsi devenue la première « réserve radioactive » du monde. Nikolai Voronetsky, le directeur de la réserve, constate toutefois que très peu de scientifiques s’y aventurent. Ce qui n’a rien d’étonnant lorsqu’on sait que trois des dix botanistes qui y ont travaillé en 1986 sont décédés. Quant à l’équipe de la réserve, elle a montré que les organes internes des loups et de la plupart des animaux sont toujours radioactifs.

La chercheuse de l’Institut de génétique et de cytologie de Minsk, Rosa Goncharova, a pour sa part détecté une augmentation des « anomalies génétiques » chez les rongeurs et les poissons. Mais Mona Dreicer relativise : « On a montré que la fréquence de ces problèmes était similaire dans des régions non contaminées, ce qui permet de conclure qu’elles ne sont pas dues aux radiations ». Certains scientifiques reconnaissent néanmoins dans ces déclarations une pirouette d’expert international.

Ils rappellent qu’il est très difficile d’établir une stricte corrélation entre les anomalies génétiques et le niveau de contamination globale d’une zone. En effet, comme le souligne Mona Dreicer elle-même, des ruminants broutant dans des zones ayant subi peu de retombées radioactives directes peuvent être génétiquement atteints, notamment du fait de la migration de substances radioactives par les sols.

Ces substances peuvent s’infiltrer de maintes façons en dehors de la zone contaminée. Début 2000, on redoutait par exemple que les incendies de tourbière qui faisaient rage dans les zones contaminées libèrent des nuages de fumée radioactifs. Mais l’équipe envoyée sur place par l’ambassade américaine n’a semble-t-il rien pu prouver. En revanche, l’eau s’est avérée la principale menace écologique de l’après-Tchernobyl, comme le note un rapport de la Commission européenne. Après les inondations de printemps, les concentrations de substances nocives dans les cours d’eau sont parfois multipliées par quatre.

La zone contaminée a été inondée six fois depuis la catastrophe. A chaque fois, des substances radioactives ont été emportées en aval, en particulier le long du Pripiat, un affluent du Dniepr qui termine sa course dans la mer Noire. Or, neuf millions d’Ukrainiens boivent de l’eau provenant de réservoirs artificiels construits sur le Dniepr ; ils sont plus nombreux encore à consommer des produits agricoles cultivés grâce à ses eaux.

Quatorze ans après l’explosion, les substances radioactives continuent de circuler dans les sols et les écosystèmes, s’avérant beaucoup plus mobiles que les scientifiques ne l’avaient d’abord supposé. Jim Smith du Centre for Ecology and Hydrology, un organisme public anglais, a reconnu en mai 2000 que « l’environnement ne se débarrasse pas de la pollution aussi vite que nous l’avions pensé ». A certains endroits, a-t-il précisé, le césium « se rediffuse à nouveau dans l’écosystème ». Comme si l’héritage de Tchernobyl lançait un nouvel assaut.

Fred Pearce


Interview de Vassili Nesterenko

Galia Ackermann : Vous affirmez que le bilan de Tchernobyl est minimisé non seulement par la direction de votre pays, mais aussi par les organisations internationales...

Vassili Nesterenko : Le Comité scientifique sur les effets des radiations nucléaires de l’ONU (UNSCEAR) s’en remet aux données de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui représente le lobby nucléaire. De plus, l’AIEA se réfère à Hiroshima et Nagasaki. Or, au Japon, la réaction thermonucléaire s’est complètement déroulée dans l’atmosphère ; le sol n’a pas été contaminé. Après l’incendie de Tchernobyl au contraire, les territoires alentour ont reçu des centaines de tonnes de particules radioactives. A lui seul, le sol de la Biélorussie a absorbé 70% des radionucléides, dont certains, comme le césium 137, restent actifs pendant plus de 30 ans. Du coup, la lente contamination de la population passe à 80% par les produits alimentaires. Depuis la catastrophe, mon institut opère des contrôles systématiques auprès des enfants grâce à des spectromètres spéciaux. Le professeur Youri Bandajevski a été le premier à corréler l’accumulation des radionucléides dans l’organisme et les maladies des gens. La contamination est responsable de nombreuses pathologies non reconnues par les organisations internationales.

G.A. : Quelles sont ces pathologies ?

V.N : En pratiquant des milliers d’autopsies, Youri Bandajevski et son équipe ont montré que le césium 137 s’accumulait dans les tissus musculaires, à commencer par le coeur : 70% des 2000 enfants contrôlés dans la zone très contaminée de Gomel souffrent de pathologies cardiaques. La concentration de césium dans les reins provoque des dysfonctionnements graves dès le bas âge. Le césium accumulé dans les muscles de l’oeil déclenche des cataractes : en 1997, à Svetlovici près de Gomel, 25% des 13-15 ans étaient touchés. Pendant la grossesse, le placenta des futures mères stocke le césium qui irradie le foetus et à la naissance, elles nourrissent le bébé avec du lait contaminé. D’où des pathologies variées, comme le « sida de Tchernobyl », une déficience immunitaire. Enfin, l’alliance des radionucléides et du plomb (utilisé en 1986 pour éteindre l’incendie et retombé dans le sol) a provoqué des retards mentaux et des maladies gastro-intestinales. On va vers une catastrophe nationale.

G.A : De quoi votre pays a-t-il le plus besoin ?

V.N.:Deux millions de Biélorusses dont 500 000 enfants vivent dans les zones contaminées. Il faut créer des brigades mobiles pour les contrôler, eux et ce qu’ils mangent. Faute de moyens, mon institut ne le fait que très partiellement, et il est menacé de fermeture pour empêcher la circulation d’informations « dérangeantes » pour le gouvernement. Les enfants contaminés doivent être envoyés dans des régions propres au moins deux fois par an pour un mois, et traités avec des compléments nutritionnels à base de pectine. Efficaces et très peu chers, ces comprimés sont produits en Ukraine, mais pas chez nous. Il faut créer des centres pour les jeunes mères dans des régions où elles pourront manger « propre » pendant la grossesse et l’allaitement.

G.A.Pourquoi votre gouvernement ne lance-t-il pas un cri d’alarme ?

V.N.:La Biélorussie est seule face à une catastrophe dont elle n’est pas responsable. Ni la Russie ni l’Ukraine, où se situe Tchernobyl, ne nous sont venues en aide. Or, notre budget national ne permet qu’une aide minime aux victimes et nos fonctionnaires ont pour devise : « après nous, le déluge ». Ils ont mal évalué le problème. Ils ont menti à des dizaines de milliers de Russes venus des « points chauds » de l’ex-URSS pour s’installer dans nos zones contaminées1. Ils continuent à mentir à leurs propres concitoyens. C’est la politique de l’autruche, alors que seule une aide internationale massive, et un fort soutien logistique du gouvernement, permettrait la survie à long terme de mon peuple.

Propos recueillis par Galia Ackerman.


Sous Poutine, la Russie se donne de nouveaux projets de superpuissance nucléaire

Alors que les reportages et interviews apocalyptiques sur la situation du nucléaire en Russie se succèdent dans les journaux, à la télévision ou sur le net, vous serez sans doute très heureux de savoir que nos voisins Russes (à l’échelle des accidents nucléaires, nous sommes tous voisins, youpie !), ont plusieurs projets novateurs dans leurs poches :

  • 1) accueillir les déchets nucléaires étrangers sur leur vaste et si pur territoire
  • 2) construire 40 réacteurs nucléaires d’ici 2020 (5 d’ici 2006)
  • 3) construire la première centrale nucléaire flottante

Toutes ces bonnes nouvelles méritent d’être quelques peu détaillées…

Importation de déchets nucléaires en Russie

Nos amis Russes, jamais en retard d’un bon coup pour nous prouver qu’ils ont décidé d’être plus capitalistes que les capitalistes (je pense notamment à la fort amusante et payante sortie spatiale du millionnaire américain sous les yeux courroucés d’Etasuniens jouant les vierges effarouchées…) veulent tout simplement importer nos déchets nucléaires, contre espèces sonnantes et trébuchantes (20 milliards de dollars) , car ils disent disposer des sites et du savoir-faire nécessaires. Effectivement, ils ont les sites : de nombreuses régions de Russie sont déjà fortement contaminées, y compris des lacs, une mer, donc allons-y gaiement, quand le voisin jette ses poubelles dans le ravin, pourquoi se priver d’y mettre les nôtres ?! La Suisse serait d’ailleurs intéressée, bien que pour le moment un article constitutionnel empêche l’exportation définitive de déchets nucléaires. (Les autres pays pressentis sont la Chine, l’Allemagne, le Japon, l’Espagne, et Taiwan.) Quant au savoir-faire, là aussi, les Russes ne manquent pas d’air (admirez la rime) , il suffit par exemple de penser au cimetière de sous-marins nucléaires rouillant en mer de Kara, aux sites nucléaires jamais nettoyés, etc…


Des députés russes contre l’importation de déchets nucléaires en Russie

Heureusement, des députés russes et des organisations écologistes ont dénoncé le projet de loi sur l’importation et le retraitement de déchets nucléaires en Russie. « On essaie de nous faire croire que la Russie est en mesure d’importer et de retraiter des déchets nucléaires étrangers alors qu’elle n’est même pas capable de retraiter ses propres déchets atomiques », a déclaré le député libéral et défenseur des droits de l’Homme Sergueï Kovalev. « Rien ne prouve que les milliards de dollars que pourrait rapporter ce projet ne se perdront pas dans les poches de quelques fonctionnaires ou ne seront pas investis dans des secteurs comme l’armement », a pour sa part averti un député du parti d’opposition libérale Iabloko, Iouri Chtchekotchikhine. « La Russie doit abandonner ses velléités de grande puissance et reconnaître qu’elle n’a pas la technologie nécessaire pour un tel projet », a déclaré Irina Prokhorova, responsable de l’antenne russe de la Fondation internationale pour l’environnement. Le projet de loi a été voté en première lecture le 21 décembre dernier par une majorité de députés. Trois lectures sont nécessaires pour que le texte soit adopté par la Douma1 et ensuite examiné par les sénateurs. « Seul le président Vladimir Poutine pourrait contrer ce projet », a relevé M. Kovalev. « Or, l’affaire de l’écologiste Alexandre Nikitine2 s’est déroulée alors que le directeur du FSB (services de sécurité, ex-KGB) n’était autre que Poutine, ce qui n’augure rien de bon », a ajouté l’ancien dissident. « Il faut que les députés respectent l’opinion de la population qui s’oppose en grande majorité à ce projet », a encore dit M. Kovalev.

Près de 90% des Russes sont contre l’importation de déchets nucléaires dans leur pays, selon un récent sondage réalisé auprès de 1.600 personnes.

La Russie ne possède actuellement qu’une seule usine de retraitement de combustible nucléaire usagé. La construction d’une autre usine, à Krasnoïarsk (Sibérie) a été suspendue en raison de problèmes financiers.

La Russie entend construire 40 réacteurs nucléaires d’ici 2020

Ce projet vise à faire face à une éventuelle « crise énergétique, a annoncé un vice-ministre de l’Energie atomique Boulat Nigmatouline lors d’une conférence de presse. « Nous sommes en retard de 20 ans. Ces réacteurs auraient du être construits avant 2000 », a expliqué M. Nigmatouline à l’AFP. Selon lui, la construction de ces réacteurs nucléaires avait été prévue dans les années 80 et gelée dans les années 90. La Russie compte actuellement 29 réacteurs nucléaires sur neuf centrales. « La partie européenne de la Russie sera bientôt confrontée à un déficit énergétique. La seule solution possible pour le gouvernement est la construction de nouveaux réacteurs », a souligné le responsable. « Nous ne pouvons pas brûler tout le gaz que nous avons et qui est l’avenir de nos enfants », a-t-il ajouté. Voilà qui est bien, se soucier de l’avenir des enfants en économisant le gaz. Moi aussi je me soucie de l’avenir des miens : j’ai décidé de collectionner les couvercles de crème à café… Ceci pour dire que si l’on se soucie de l’avenir-des-petits-zenfants, on essaie peut-être d’éviter de leur donner des milliers de tonnes de déchets nucléaires à surveiller pendant des milliers d’années (pour finir ils vont plus être très jeunes ces gosses…Comme disait Woody Allen, l’éternité c’est long, surtout vers la fin) plus d’autres tonnes de poussière radioactive réparties on ne sait pas trop où d’Ukraine en Russie en passant par la Biélorussie comme le disait M. Jean Passédémeilleures.

Autre avantage, selon M. Nigmatouline, les centrales nucléaires fonctionnent avec l’équipement et les technologies russes contrairement aux centrales thermiques dont l’équipement est importé. Ah ben oui, et qu’ils sont chouettes l’équipement et les technologies russes !!! Notez que les français , japonais ou américains ne me rassurent pas plus…

La production des centrales nucléaires a augmenté l’année dernière de 8,3% par rapport à 1999 avec une production de 130 milliards de kW/h d’électricité, a de son côté indiqué Iouri Iakovlev, directeur de Rosenergoatom, compagnie d’Etat chargée de l’exploitation des centrales nucléaires. La Russie compte actuellement 29 réacteurs nucléaires répartis sur neuf centrales, si l’on exclut la nouvelle centrale de Rostov-sur-le-Don.

Et last but not least, la Russie désire construire la première centrale nucléaire flottante.

Est-ce vraiment nouveau ? Les Russes, les Ricains et les Européens possèdent déjà des sous-marins fonctionnant avec un réacteur nucléaire, souvenez-vous le Koursk tout là-bas au fond de l’eau, ou le sous-marin anglais qui a failli nous péter à la figure à Gibraltar. Bon cette fois le but serait de produire de l’électricité, mais pourquoi une centrale flottante, mystère, je n’ai pas encore trouvé d’informations là-dessus… Voilà les détails dont on dispose à l’heure actuelle : ce projet devrait se faire sur la mer Blanche près de Severodvinsk (nord-ouest) d’ici 2006. La centrale, d’une puissance de 50 mégaWatts, serait construite par l’usine de construction mécanique du Nord, qui fabrique des sous-marins nucléaires. La nouvelle centrale devrait ensuite fournir l’énergie à cette entreprise. Si quelqu’un en sait plus, merci de nous contacter, et comme le dit le proverbe tchétchène bien connu « Avec Poutine, on n’a pas le moral qui se mine ! »

Philippe Gobet

(Sources : AFP, www.sortirdunucleaire.fr)

1Ce qui a été fait le 5 juin 2001. Le décret doit maintenant encore être approuvé par la chambre haute, puis promulgué par le président Poutine.

2 Le capitaine qui a transmis des informations sur les sous-marins nucléaires russes


Surveillance de la radioactivité en République Tchèque et en Slovaquie : le projet RAMOS

Une voie qui permet aux groupes anti-nucléaires d’obtenir une plus grande légitimité et un plus grand respect aux yeux du public et du gouvernement est de faire une contribution positive au débat nucléaire. Apporter un plus et aller au delà de la litanie quelque peu monotone contre l’énergie nucléaire - aussi correct et important que soit ce regard critique - en offrant un service nécessaire à des communautés où l’énergie nucléaire est présente, a ouvert des portes financières et idéologiques à plusieurs organisations anti-nucléaires en Europe centrale. Un exemple d’un tel service ayant rencontré quelques succès est le projet RAMOS (RAdiation MOnitioring Service) en République Tchèque et en Slovaquie.

Les groupes dans le projet RAMOS (Global 2000 - Autriche, Hnuti DUHA - République Tchèque, Za Matku Zem - Slovaquie) ont constaté qu’ils se répétaient en récitant sans fin les dangers et les problèmes de l’énergie nucléaire. Afin d’éviter d’être étiquetés comme des gens qui ne font que dire non, ils ont décidé de devenir actifs en surveillant de très près les centrales nucléaires de la région. En faisant ceci, ils sont maintenant une source de données précises des radiations réelles émises par les centrales et opèrent en tant que service d’avertissement précoce pour les populations locales.

En faisant ce travail, ils ont appuyé leur examen critique des 4 centrales de la région en allant au-delà de la rhétorique et en essayant de déterminer et de diffuser la vérité sur ces centrales. Le projet RAMOS a installé des dizaines de stations de surveillance de radiation dans les communautés autour de Temelin, Bohunice, Mohovce et Duchovany. La plupart des communautés, qui sont en effet très inquiètes de l’impact de ces centrales sur l’environnement autour de leurs maisons, se sont réjouies de cette intiative. Les stations sont liées à un bureau à Vienne en Autriche via un modem. Ce bureau surveille et analyse en permanence les émissions radioactives des stations.

Les groupes impliqués dans le projet RAMOS ont relevé de nombreuses réactions positives aux campagnes menées actuellement pour fermer ces centrales et pour l’arrêt de l’industrie nucléaire.

· En travaillant sur l’aspect scientifique de l’énergie nucléaire, ils ont démontré une certaine expertise dans le domaine nucléaire qui leur confère un poids supplémentaire et une certaine substance à leur critique de l’énergie nucléaire. L’équipement et la minutie de RAMOS dépassent souvent la surveillance de la sécurité, autant du gouvernement que de l’industrie nucléaire, un fait qui n’échappe pas au grand public quand les groupes se prononcent contre les centrales.

· Par un contact journalier avec les communautés qui travaillent dans et autour des centrales, ils ont établi des relations avec ceux qui sont le plus concernés par l’énergie nucléaire, ce qui est souvent une source d’information précieuse sur le fonctionnement de ces centrales. Des contacts réguliers se font avec un groupe de citoyen-ne-s engagé-e-s.

· Parce que le projet est politiquement neutre et nominalement séparé des organisations politiques qui l’ont initié, la collecte de fonds pour RAMOS est beaucoup plus facile et permet aux groupes d’entrer en contact avec des bailleurs sympathisants qui trouveraient une « campagne anti-nucléaire » pure et dure trop sensible du point de vue politique.

· La surveillance indépendante des radiations par des citoyen-ne-s rend la tâche plus difficile pour le gouvernement et pour les opérateurs de la centrale de dissimuler l’occurence ou l’étendue de fuites radioactives accidentelles ou d’accidents ainsi que l’impact quotidien du fonctionnement de la centrale. RAMOS peut déterminer quand et si les opérateurs des centrales mentent sur la radiation.

Les groupes participants ont estimé que les résultats du projet RAMOS étaient très encourageants et un complément très « positif » à leur critique continue de l’industrie nucléaire. Ils souhaitent vivement aider des groupes dans d’autres régions à démarrer des projets RAMOS autour d’autres centrales nucléaires. Ils sont intéressés à comparer leurs expériences avec des réacteurs qui marchent dans des pays « ouverts » de l’Ouest. Il serait utile que le projet devienne plus international car RAMOS est en grande partie soutenu par l’Autriche en ce moment. Des organisations autrichiennes comme GLOBAL 2000, qui sont historiquement hostiles à l’énergie nucléaire en Europe centrale, ont rencontré une forte opposition gouvernementale quand ils travaillaient dans des pays voisins. Si la coopération devenait plus pan-européenne, la légitimité de RAMOS dans ces pays serait améliorée.

Il est possible de démarrer des aspects de RAMOS avec peu de moyens et un travail minime. Les groupes qui sont actifs dans RAMOS sont impatients et prêts à partager leur expérience et expertise technique avec d’autres groupes. Si vous voulez avoir plus d’infos sur le projet RAMOS contactez tout simplement une des organisations participantes.

Za Matku Zem

PO Box 93, 814 99 Bratislava, Slovakia

Tél./fax : 07-65313506

bratislava@zmz.sk

www.zmz.sk

Global 2000

Flurschützstrabe 13

1120 Wien, Austria

Tél : 01/812 57 30-0

Office@global2000.at

www.global2000.at

Traduit de l’anglais et adapté par Renate Zauner et Cyril Schönbächler

 
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