No 76, décembre 2004
samedi 13 octobre 2007
par ContrAtom

L’électricité n’est pas une marchandise

Signez et faites signer l’initiative cantonale : « Eau-Energie : notre affaire »

Cette initiative vise à transformer le monopole de fait des Services industriels genevois (SIG), en monopole de droit. Elle a pour but de ne laisser aucune brèche permettant une libéralisation sauvage du marché de l’électricité de s’instaurer dans le canton de Genève.

ContrAtom est directement concernée par cette initiative dont l’un des buts est de sauvegarder l’article antinucléaire 160E de la Constitution genevoise, lequel interdit notamment les rabais aux gros consommateurs. En effet, la possibilité de négocier le prix du courant ouvre la porte au gaspillage et à l’importation d’électricité d’origine nucléaire. Il est de notoriété publique qu’une baisse du prix du courant aboutit forcément à une augmentation de la consommation ! De plus, en cas de concurrence sur le prix du kWh, de nombreux projets visant à accroître la production de courant d’origine renouvelable, par exemple la rénovation de la centrale de Chancy-Pougny, risquent bien de passer à la trappe !

Bien que le peuple ait refusé la loi sur le marché de l’électricité (LME ) soumise en votation populaire le 22 septembre 2002, laquelle prévoyait une libéralisation progressive du marché de l’électricité, le Conseil fédéral revient à la charge avec un nouveau projet de loi sur l’approvisionnement en électricité (LapEI) qui ressemble à s’y méprendre à la LME. Certains acteurs économiques et politiques n’ont d’ailleurs pas attendu ce projet de loi pour tenter de provoquer une « ouverture sauvage » du marché de l’électricité avec le blanc-seing du Tribunal fédéral qui a estimé, dans le conflit qui opposait la Migros aux Entreprises électriques fribour-geoises (EEF), que l’électricité est un bien de consommation comme les autres et qu’à ce titre elle est soumise à la loi sur la concurrence. Or, le fluide littéralement vital qu’est l’électricité – comme le sont d’ailleurs l’eau et le gaz – ne saurait être considéré comme une marchandise qui puisse sans danger être livrée aux appétits des spéculateurs boursiers.

L’électricité n’est pas une marchandise ! Signez et faites signez l’initiative cantonale « Eau-Energie : notre affaire ». Anne-Cécile Reimann