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Malville
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France
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No 51, janvier 2000
Auteurs :
Bernard Engel
No 51, janvier 2000
Publié le vendredi 28 septembre 2007

Superphénix est mort, mais il rayonne encore

La première des trois phases de démantèlement du surgénérateur de Creys-Malville a commencé. Le processus complet devrait durer jusqu’en 2005, et coûter plus de quatre millions de francs suisses. Une récente table ronde, organisée par le WWF-Genève et le Département de l’intérieur, de l’agriculture et de l’environnement (DIAE) du Canton de Genève, faisait récemment le point sur « l’après-Superphénix ».

Ce démantèlement pose en effet de nombreuses questions liées notamment au sort à réserver aux quelques 70 tonnes de plutonium dont on ne sait que faire. L’usine recordman de pollution de La Hague est chargée de la délicate tâche consistant à fabriquer du combustible mixte MOX avec ce plutonium extrêmement radioactif. Mais cette fabrication coûteuse avance lentement et avec peu de résultats, et le plutonium doit être de qualité récente (on parle de 5 ans) pour être utilisable. Les trois intervenants 1 s’accordent sur la nécessité de stocker les déchets sur le site même des centrales, et de trouver rapidement ce qu’il convient d’en faire. Il est plus urgent que jamais de sortir du nucléaire et de faire un bilan de la quantité de matière à gérer.

Ces conclusions rejoignent largement celles du rapport sur les « conséquences des installations de stockage de déchets nucléaires sur la santé publique et l’environnement » que Michèle Rivasi, aujourd’huidéputée de la Drôme, a présenté à ses collègues de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (voir Libération du 29 octobre dernier). Un rapport très peu rassurant qui semble être une petite bombe, puisqu’il fera l’objet d’une audition publique en janvier avant de pouvoir être recommandé au gouvernement. Une procédure qui n’avait plus été appliquée depuis 1991.

Mme Rivasi y relève notamment l’incapacité de l’usine de la Hague a restituer aux pays propriétaires les déchets qu’elle retraite pour eux. Selon la Cogema elle-même, il faudrait au rythme actuel vingt ans pour tout réexpédier, pour peu que les clients étrangers respectent leurs engagements, ce qui n’est pas du tout acquis. A en croire le rapport, la gestion des déchets de manière générale se fait dans l’incohérence la plus totale. Reste à voir si Jospin en tirera les conclusions qui s’imposent devant le tableau effrayant brossé par la députée...

Il est impératif qu’une prise de conscience de grande ampleur, rapide et mondiale, permette à l’humanité d’arrêter dès demain la poursuite de l’erreur nucléaire. Que notre jeune espèce abandonne sa prétention à être en mesure de faire joujou avec des matières dont la durée de dangerosité est incommensurable, même en regard de la durée totale de l’histoire humaine.

Bernard Engel

1 Monique Séné (Groupement de scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire), Didier Anger (conseiller régional vert en Base-Normandie) et Pierre Lehmann (ingénieur et physicien, membre du WWF suisse). Débat animé par Jacques Mirenovicz, journaliste scientifique, voir aussi le compte-rendu paru dans Le Courrier du 23.11.99.

 
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