No 79, octobre 2005
samedi 29 septembre 2007
par ContrAtom

Tchernobyl : l’Agence pour l’énergie atomique organise la désinformation

Qui se cache donc derrière le scandaleux rapport de l’ONU qui vient d’être rendu public, selon lequel le bilan de l’accident de la centrale atomique de Tchernobyl devrait être, à terme, de quelques 4000 morts, soit nettement moins que ne l’affirment d’autres sources ?

En premier lieu, l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) dont l’objectif principal est, selon ses statuts : « d’accélérer et d’accroître la contribution de l’énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ». Cette agence a donc évidemment tout intérêt à réduire la défiance du public à l’égard du nucléaire. Ensuite, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chapeautée, pour tout ce qui concerne le nucléaire, par l’AIEA, puisqu’en vertu d’un accord contre nature datant de 1959, accord que ContrAtom a d’ailleurs maintes fois dénoncé, l’OMS ne peut s’exprimer sur le nucléaire et ses conséquences sans l’aval de l’AIEA ! Cet accord stipule en effet que les programmes de recherches de l’OMS doivent au préalable faire l’objet d’une concertation, afin que ces études ne débouchent pas sur des résultats qui risqueraient de nuire à l’AIEA !

Sous couvert d’impartialité, c’est par conséquent le lobby nucléaire qui est à l’origine de la désinformation criminelle contenue dans ce document officiel émanant de l’ONU. Rappelons que, jusqu’à cette récente publication, l’OMS, sous la pression de l’AIEA, continuait à prétendre que l’accident de Tchernobyl n’avait causé que 32 morts. Ce bilan grotesque ayant toujours été répandu sans vergogne par tous ceux qui souhaitaient minimiser les conséquences de cette catastrophe. Les experts de l’ONU nous proposent aujourd’hui le chiffre de 59 morts, plus quelques 4000 victimes prévisibles. Comme on le voit, s’agissant de radioactivité, il semble assez facile d’obtenir les chiffres que l’ont veut en ignorant toutes les données qui vont à l’encontre de la conclusion escomptée. Nous n’entrerons donc pas dans cette polémique, tout en soulignant que ce rapport ne reflète absolument pas la réalité de la tragédie de Tchernobyl.

Scandaleux négationnisme

En ces temps où les cataclysmes n’épargnent même plus les pays les plus riches du monde, nous serions plus que jamais en droit, non pas d’être rassurés à bon compte, mais de pouvoir obtenir des informations crédibles. Dans ce contexte, ce rapport doit être dénoncé haut et fort pour ce qu’il est : une honteuse tentative de la part du lobby nucléaire de minimiser les conséquences d’un accident touchant une centrale atomique afin que le développement mondial de l’industrie nucléaire puisse se poursuivre sans entrave. Il s’agit à proprement parler d’une forme de négationnisme dont les responsables, espérons-le, auront un jour à rendre justice. Le jour peut-être où un ouragan viendra frapper l’une des centrales situées sur les côtes des Etats-Unis ou celui où un réacteur helvétique sera noyé sous des crus « imprévisibles ».

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