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No 76, décembre 2004
No 76, décembre 2004
Publié le mardi 2 octobre 2007

Mort en dénonçant les transports de déchets nucléaires

Le 7 novembre 2004, Sébastien, 22 ans, est mort renversé par la locomotive d’un convoi de déchets nucléaires partant vers l’Allemagne. Nous reproduisons ici intégralement la version des faits des camarades de Sébastien qui l’accompagnaient au moment du drame.

Quelques semaines auparavant, Sébastien s’était décidé avec plusieurs d’entre nous à agir pour rendre publique la vulnérabilité d’un tel convoi. Le fait qu’il soit mort ne doit pas faire oublier que cette action était non violente, réfléchie et volontaire. Contrairement à ce que ce drame peut laisser transparaître, en aucun cas notre acte n’était irresponsable et désespéré. Notre engagement est le fruit de convictions profondes quant au danger certain et réel que représente le nucléaire depuis trop longtemps. Cette action était parfaitement planifiée, collectivement, en incluant des repérages précis des lieux et en respectant des procédures d’arrêt éprouvées. Nous avions longuement envisagé toutes les possibilités, y compris un non arrêt du convoi. Placés en sortie de courbe, nous pouvions être amenés à quitter les rails très rapidement, du fait d’une visibilité réduite. Nous étions quatre, couchés sur les voies, ayant chacun un bras passé de part et d’autre d’un tube d’acier glissé sous le rail extérieur de la voie permettant ainsi un départ d’urgence plus rapide. En aucun cas nous n’étions cadenassés et nous avions la possibilité de nous dégager rapidement de ces tubes. Malheureusement l’équipe chargée de stopper le train, 1500 mètres en amont, n’a pas pu agir. L’hélicoptère de surveillance précédant en permanence le convoi était absent, « parti se ravitailler en kérosène » ; or cette équipe comptait essentiellement sur la présence de l’hélicoptère qui signalait l’arrivée du train. Enfin, conformément à ce qui était convenu, l’équipe de stoppeurs a renoncé à arrêter le convoi car il était accompagné de véhicules de gendarmerie le précédant à vive allure sur le chemin les séparant de la voie. Le convoi est donc arrivé à « 98 km/h », selon le procureur, n’ayant pu être arrêté par les militants ni averti par l’hélicoptère. Ces multiples causes réunies nous mettaient en danger. De ce fait, les personnes couchées sur les rails n’ont bénéficié que de très peu de temps pour s’apercevoir que le train n’avait pas été stoppé et par conséquent n’avait pas réduit son allure. Nous nous étions entraînés à une évacuation d’urgence, de l’ordre de quelques secondes. Sébastien a été percuté alors qu’il quittait les rails et en aucun cas son bras n’est resté bloqué à l’intérieur du tube. La vitesse de l’événement nous a dépassé et personne parmi nous n’a eu le temps de lui venir en aide. Avant que cela n’arrive, nous sommes restés dix heures de suite cachés en lisière de bois à trente mètres de la voie, gelés et ankylosés par le froid. Durant cette attente, nous n’avons pas été détectés par le dispositif de sécurité, de même les guetteurs postés à une quinzaine de kilomètres du lieu du blocage et chargés de nous prévenir de l’arrivée du train, ni les stoppeurs chargés de l’arrêter, ni les bloqueurs qui avaient préalablement installé les deux tubes sous le rail aux environs de cinq heures du matin. Il est clair que la part de responsabilité de chaque protagoniste doit être établie. Y compris la nôtre. Pour l’heure, nous sommes face à l’un des pires moments de notre existence. Malgré ce que beaucoup de personnes peuvent penser, nous avions des raisons certaines d’être là. En premier lieu la sauvegarde de la planète, dont nous assistons au déclin d’année en année, mais également le rejet de cet Etat monolithique refusant toute remise en question. Nous n’avons pas décidé d’arrêter ce train par immaturité ou par goût de l’aventure, mais parce que dans ce pays, il faut en arriver là pour qu’une question de fond entre enfin dans le magasin de porcelaine. Sébastien est mort par accident, il ne l’a pas choisi, personne ne l’a souhaité. Il n’est pas mort au volant en rentrant ivre de discothèque, mais en agissant pour faire entendre ses convictions. Et c’est sans conteste pour cela que son décès ne sera jamais, pour nous, un fait divers. Face à une situation où nous étions si perdus, nous n’imaginions pas recevoir tant de soutien. Nous remercions particulièrement amis et parents, de nombreuses associations, mais également les milliers d’anonymes allemands et français ayant organisé des manifestations et des commémorations en sa mémoire. L’ampleur de la solidarité nous dépasse autant qu’elle nous touche. Le plus important nous semble de pleurer un frère et de soutenir sa famille et non d’ instrumentaliser son image. Bichon était certes à la recherche d’un monde moins fou, mais avant tout un jeune homme rempli de joie de vivre, d’énergie et amoureux des gens. Ce texte n’est ni une confession, ni une agression, nous voulons seulement, par celui-ci, rétablir la vérité des faits.

Ses compagnes et compagnons de route

Source : Indymedia


Superphénix : pour quand le retour ?

Après la déconstruction des pylônes et lignes de 400 000 volts, celle des tuyauteries eau-vapeur et des 48 cheminées de 95 mètres de haut, c’est au tour de la salle des machines d’être démantelée. Pour l’heure, de cette immense halle de béton et d’acier, seuls subsistent les charpentes, les ponts roulants et les toitures. Cette déconstruction s’inscrit dans un programme plus large d’EDF qui, dans cette optique, a créé le centre d’ingénierie, déconstruction et environnement (CIDEN) installé à Villeurbanne. A noter qu’en France, 9 centrales nucléaires sont actuellement promises à la démolition et que toutes ces opérations seront supervisées par le coordinateur sécurité d’EDF dans le cadre du Plan Général de Coordination auquel souscrivent les entreprises et les sous-traitants participant à ce méga-chantier de Creys-Malville qui va durer encore une vingtaine d’années. A ce moment-là, le site ne sera plus composé que de l’atelier pour l’entreposage du combustible et des installations permettant son fonctionnement. Pour les industriels du nucléaire,ce combustible, entreposé temporairement dans l’atelier, constitue encore une réserve énergétique pour l’avenir. Selon les futurs choix énergétiques du gouvernement français, il n’est pas impossible de revoir sur le site de Creys-Malville, qui reste propriété d’EDF, une centrale nucléaire nouvelle génération.

LE PROGRES 09/11/04

 
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