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Votations (Suisse)
Articles par pays :
Suisse
Journal par No :
No 71, octobre 2003
Auteurs :
Fabienne Gautier Pierre Vanek
No 71, octobre 2003 (Interview)
Publié le samedi 13 octobre 2007

Les candidat-e-s au Conseil des Etats passent à la question

Dans le cadre de la prochaine élection du Conseil des Etats, nous avons souhaité connaître la position des candidats concernant les questions liées au nucléaire, afin de vous les transmettre et de vous aider, si besoin était, à faire votre choix. Voici les questions que nous avons posées à Christiane Brunner (PS), Jacque-Simon Eggly (L), David Hiler (V), Françoise Saudan (Rad), Jean Spielmann (ADG) et Pierre Vanek (ADG) et les réponses in extenso de 4 d’entre eux, les 2 autres n’ont sans doute pas jugé le thème suffisamment important pour y consacrer quelques minutes. Parmi ceux qui nous ont répondu figure Pierre Vanek, membre fondateur de ContrAtom, ce qui explique sans doute la précision de ses prises de position.

Question 1 : Malgré le net rejet du moratoire lors des votations fédérales de mai dernier, les Suisses ne sont, selon une analyse VOX, pas favorables à la construction de nouvelles centrales nucléaires. De plus, durant cette campagne de votation, les opposant aux initiatives ont martelé qu’ils s’opposaient surtout à une sortie « précipitée », sans préciser quel délai leur eût semblé plus adéquat. Parallèlement, les Chambres fédérales ont adopté une nouvelle loi sur l’énergie nucléaire qui ne prévoit aucune sortie du nucléaire. Qu’en pensez-vous ? La Suisse doit-elle renouveler son parc de centrales nucléaires ou, au contraire, arrêter au plus vite les centrales encore en activité ?

C. Brunner : Il faut arrêter les centrales encore en activité.

J. Spielmann : Il faut que la Suisse sorte au plus vite du nucléaire.

J.-S. Eggly : Il faut laisser fonctionner les centrales, entretenues, jusqu’à leur terme. Le nucléaire est une énergie de transition encore indispensable.

P. Vanek : La Suisse doit sortir rapidement du nucléaire. Loin d’être précipitée la sortie proposée part les initiatives était lente, au regard des dangers croissants d’un parc de centrales vieillissant soumis à des pressions économiques néolibérales, qui poussent à limiter frais d’entretien et coûts. (v. à ce sujet l’état du réseau électrique, et des centrales aux USA !) Je suis préoccupé par le risque d’un accident majeur en Suisse. La nouvelle LENu à Leuenberger est un scandale ! Elle légitime notamment l’idée que les centrales existantes peuvent être exploitées ad aeternam. Or, chaque jour amène son quota de déchets radioactifs mortels. Il n’y a simplement pas de « bonne » solution à ce problème, toute « solution » à des défauts et avant tout celui de donner à croire qu’on peut continuer à en produire. Il faut que cela cesse, le plus vite sera le moins pire ! Sur le vote du 18 mai, une des leçons c’est qu’il faut brider la toute-puissance de l’argent et plafonner les dépenses de propagande engagées par des lobbies comme économiesuisse.

Une autre leçon, c’est qu’il est dur de mener campagne de manière « générique » contre le nucléaire. Il faut des cibles concrètes, centrales, dépôt de déchets, etc. mais il faut aussi réintégrer l’opposition au nucléaire au vent global d’opposition contre le système qui souffle de manière croissante. Etre à la fois plus concret et plus général… En outre, les velléités de donner une image « respectable » du mouvement antinucléaire sont contre-productives. En 1990, nous avons imposé le moratoire, alors que le mouvement antinucléaire était bien moins intégré et plus contestataire. On a gagné en Suisse romande, grâce au combat contre Malville, ponctué de manifs, d’occupations, etc.

Question 2 : Les mesures d’économies budgétaires votées au mois de juin par le Parlement fédéral prévoient une limitation drastique des crédits destinés à la politique de l’énergie et notamment aux énergies renouvelables. Pensez-vous que ces mesures sont justifiées ?

C. Brunner : Non, c’est stupide et prétérite l’avenir de la Suisse.

J. Spielmann : Non, c’est le contraire qu’il faut faire en investissant dans des alternatives moins polluantes.

J.-S. Eggly : Il y a des économie à faire dans le cadre de Suisse-Energie, sans tourner le dos aux énergies renouvelables. L’impératif général d’économies est incontournable.

P. Vanek : Absolument pas. C’est une des raisons qui m’ont poussé à m’engager dans le référendum contre le « paquet fiscal ». Celui-ci réduit de 2 milliards les recettes de la Confédération (en faisant des cadeaux aux familles aisées, aux propriétaires et aux actionnaires). Cela sert de « justification » aux coupes claires dans le budget fédéral, notamment dans le domaine de l’énergie.

Au contraire de cette politique de droite, la Confédération devrait s’engager dans un programme d’investissement pour développer les renouvelables (notamment la géothermie profonde et les éoliennes), mais aussi pour développer la ressource indigène que sont les « négawatts », les mégawatts-heure économisés plutôt que produits, ceci en investissant dans les économies d’énergie, en premier du côté des gros consommateurs. Le Conseil fédéral annonce que ces prochaines années nous aurons « besoin » de trois milliards de francs pour acquérir 50 avions de combat. Pour nous défendre… d’un nouveau tCHernobyl, il vaudrait mieux investir ces trois milliards dans des programmes de sortie du nucléaire.

Il faudrait en outre que ne soient autorisés en Suisse que des appareils qui répondent à des critères de basse consommation. Enfin, il faudrait - à l’échelle suisse - interdire définitivement le chauffage électrique (comme à Genève) et basculer la cuisson électrique vers le gaz.

Question 3 : On l’a vu récemment, avec la panne d’électricité aux Etats-Unis ou les menaces de saturation du réseau européen durant la canicule, la production, la distribution et la consommation d’électricité ne sont pas maîtrisées. Quelles sont, selon vous, les mesures les plus urgentes et importantes qu’il convient de prendre, dans notre pays, dans le domaine de l’électricité ?

C. Brunner : Il faut assurer l’entretien tant des centrales hydrauliques que du réseau, celui-ci doit rester entièrement en mains publiques. Il faut sensibiliser la population aux abus de consommation et inciter les entreprises à produire en consommant le moins possible d’énergie.

J. Spielmann : Pour maintenir la qualité et la sécurité de la production et du réseau de distribution, il faut qu’ils demeurent aux mains des collectivités publiques, seules capables de les entretenir correctement Non à la privatisation du marché de l’électricité.

J.-S. Eggly : Un réseau adapté et une sécurité dans le réseau de distribution. La nouvelle loi sur le marché de l’électricité sera importante.

P. Vanek : Il faut que le « socialiste » Leuenberger renonce à nous enfiler une autre mouture de sa LME, refusée par le peuple avec l’appui de ContrAtom ! Il faut une nouvelle loi non pas sur le « marché » de l’électricité, mais sur l’approvisionnement électrique. Je me réfère à la plate-forme du Comité référendaire contre la LME, auquel j’ai participé. Nous disions que cette loi devrait s’appuyer sur les piliers suivants : ·Les réseaux et les grandes centrales doivent intégralement être entre les mains des pouvoirs publics. D’une importance stratégique, ils doivent être soumis à un contrôle public et démocratique.

·L’objectif premier de la loi doit être de garantir la sécurité de l’approvisionnement. ·Tous les distributeurs sont obligés de proposer une part d’énergies renouvelables à des prix abordables.

·Un mécanisme de soutien financier à la recherche et aux investissements dans les nouvelles sources d’énergie doit être introduit. ·La loi doit contraindre les cantons à introduire une tarification favorisant les utilisateurs économes et défendant les petits consommateurs. Les économies d’énergie doivent être récompensées.

·Des mesures doivent être prises pour la sauvegarde des emplois, notamment à travers la promotion des énergies nouvelles et le développement des services dans le secteur énergétique. » C’est sur ces positions que nous avons gagné la votation du 22 septembre dernier, c’est ce projet qu’il faut défendre.

Le monopole public sur la distribution de l’électricité doit être maintenu : si nous n’avions pas ce monopole la récente décision du parlement genevois d’éliminer l’approvisionnement résiduel de notre canton en énergie nucléaire ne pourrait pas être exécutée !

Question 4 : Existe-t-il, selon vous, d’autres sources d’énergie que celles utilisées pour produire de l’électricité (hydraulique et nucléaire) qui mériteraient d’être exploitées dans notre pays ? Lesquelles et comment devrait-on les encourager ?

C. Brunner : énergie éolienne (je suis membre de l’association de soutien), énergie solaire, piles à combustibles, bois, géothermie. Il faut donner suffisamment de moyens à la CTI et des moyens pour soutenir aussi directement des entreprises innovantes dans le secteur des énergies renouvelables, prélever une taxe CO2 et l’affecter à la promotion des énergies renouvelables et augmenter les budgets de recherche (au lieu de les réduire).

J. Spielmann : Il faut investir massivement dans les énergies alternatives : recherche et projets doivent être soutenus financièrement. Notamment les éoliennes et le solaire, comme cela ce fait, par exemple, dans le canton du Jura.

J.-S. Eggly : Eolien : pas facile, mais intéressant. Solaire : très cher. Solaire thermique : à explorer. Divers modes de financement à étudier, mais en tenant compte des impératifs financiers généraux. Continuer à encourager les économies d’énergie.

P. Vanek : Premièrement il ne faut jamais, oublier la « source » d’énergie « de substitution » au nucléaire, constituée par les économies d’énergie. Economies nécessaires dans tous les domaines, y compris dans les transports automobiles, qu’on oublie quand on parle nucléaire et électricité. Si on arrivait à réduire de manière significative le nombre d’autos privées - indépendamment du gain en nuisances et pollutions évitées - on dégagerait des fonds pour investir dans les renouvelables (plutôt que les 30 milliards que l’initiative Avanti veut gaspiller pour les routes) et on pourrait mettre en service quelques centrales au gaz - pour permettre la transition d’une sortie rapide du nucléaire - ceci sans accroître - et même en diminuant notablement - la charge sur l’environnement en termes de CO2.

A part ça, je crois que la géothermie de grande profondeur, pour laquelle le parlement bâlois a voté récemment 30 millions, a beaucoup d’avenir. Les coûts estimés du kWh sont raisonnables et elle se prête à une production décentralisée et en ruban (contrairement au solaire ou à l’éolien).

Enfin, même si notre potentiel éolien ne rivalise pas avec ceux des pays en bord de mer, il faut équiper les sites possibles en Suisse. Quant au solaire photovoltaïque il faut donner les moyens publics nécessaires pour en abaisser les coûts - par un soutien à la recherche bien sûr - mais aussi par une production de masse, à ne pas laisser aux multinationales comme BP qui cherchent à verdir leur image en investissant ce domaine. La Confédération possède une entreprise de production d’armes la RUAG. Ce serait bien plus utile de produire des installations solaires… pour la Suisse, mais aussi comme contribution au titre de l’aide au développement dans des pays d’Afrique par ex. qui en ont un besoin criant pour des infrastructures vitales : écoles, dispensaires, hôpitaux…

Propos recueillis par Fabienne Gautier


STOP aux électrons nucléaires - Interview

Dans son édition du 6 septembre, Le Courrier titrait que le Parlement genevois avait « signé l’arrêt de mort du nucléaire », suite au vote d’un amendement antinucléaire à la Conception cantonale de l’énergie, adoptée une fois par législature. Pour en savoir plus nous avons posé quelques questions à Pierre Vanek, député antinucléaire bien connu, qui y était et qui est l’auteur de la proposition à l’origine de cette « révolution » bienvenue.

Anne-Cécile Reiman : Depuis quelques années on n’a plus guère d’échos du Grand Conseil concernant le nucléaire et tout d’un coup on apprend cette bonne nouvelle. Que s’est-il passé ?

Pierre Vanek : En effet « sous » les PDC Jean-Philippe Maître et ensuite Philippe Joye, la politique de l’énergie était l’un des enjeux importants de débats au Grand Conseil. Depuis, celle-ci fait moins de vagues, la droite a renoncé à s’opposer de front à la volonté de sortir du nucléaire incarnée dans la constitution genevoise, elle mise sur un enlisement progressif. Du côté des Verts et du PS, la présence de Robert Cramer rassure - parfois à tort comme quand il a laissé passer une prise de position pro-nucléaire au nom du Canton lors de la dernière législature - et certains ne défendent plus avec autant d’énergie des positions radicales en la matière.

ACR : Mais alors comment en est-on arrivé au vote du 30 août ?

PV : En commission, nombre d’amendements à la Conception cantonale de l’énergie, proposés par la Coordination Energie, dont fait partie ContrAtom, ont été refusés. Pourtant, la plupart de la gauche et des verts ont accepté celle-ci sans autre et renoncé à défendre en plénière ces amendements. Le rapport concluant à l’acceptation telle quelle de la CGE était même de la main d’une verte, notre amie Sylvia Leuenberger. Quant à moi et à mon groupe (ADG), nous avons estimé au contraire, qu’il fallait qu’il y ait un débat public sur ces questions en plénière du Grand Conseil et je suis revenu avec 7 amendements, dont celui qui a été accepté. La droite - et même certains du côté du PS - ont poussé des hauts cris, estimant « scandaleux » qu’on revienne en public sur les travaux de la commission consultative extra-parlementaire et de la commission du Grand Conseil. Pour moi au contraire, c’est la gangrène anti-démocratique du « consensus mou » qui est scandaleuse.

ACR : Peux-tu donner un exemple à ce sujet ?

PV : Le sort de mon amendement antinucléaire, qui a été accepté est significatif, il fixe comme objectif cantonal « d’éliminer le pourcentage résiduel d’électricité d’origine nucléaire distribuée dans le canton ». Il est élémentaire du point de vue antinucléaire, au regard de notre constitution (art. 160 E) et conforme en outre à toute la logique de notre entreprise électrique publique (SIG) qui a mis l’accent sur le courant d’origine renouvelable avec son programme Vitale et qui écrivait même, dans un communiqué ce printemps, que « SIG a le potentiel d’approvisionner, dans sa totalité, la population genevoise en énergie électrique 100% renouvelable. » Or en commission, et donc en privé, la droite a pu se permettre de voter contre l’amendement, sous différents prétextes spécieux. En plénière, ils n’ont pas osé le faire, le prix politique en aurait été trop lourd. Ainsi, cet amendement a été accepté par une bonne majorité (la gauche et les verts avec nombre de PDC et de radicaux). Ce n’était pas une « majorité de circonstance » comme l’a écrit par erreur le journaliste du Courrier. Les seuls à avoir voté contre l’amendement en bloc, et c’est peut-être une bonne chose, parce qu’ainsi ils avancent à visage découvert, sont les libéraux et les nouveaux venus d’une UDC qui n’est pas seulement xénophobe et antisociale, mais aussi farouchement pronucléaire.

ACR : Et alors, ce vote quelles conséquences aura-t-il ?

PV : Quant aux effets concrets de cet amendement, il faudra batailler encore, mais du côté des SIG, le directeur a indiqué au Courrier qu’il voyait ce développement « d’un bon œil » et qu’on pourrait transformer le courant Sig-Mix, qui recèle les 5% restant de consommation nucléaire du canton, en une offre 100% non-nucléaire, avec peut-être une certification 100% gaz. Ce ne serait pas du renouvelable, mais déjà un pas en avant ! Il faut rappeler que la Coordination Energie, le WWF et ContrAtom notamment, revendiquent depuis longtemps la suppression d’un Sig-Mix dernier vecteur de livraison - à bas prix qui plus est - de courant nucléaire dans ce canton.

ACR : Mais alors, c’est une grande victoire ?

PV : Pas vraiment, il s’agit surtout d’une victoire symbolique. Que Genève ne consomme plus un seul kWh nucléaire, ne fermera aucune centrale. STOP aux électrons nucléaires - InterviewDans son édition du 6 septembre, Le Courrier titrait que le Parlement genevois avait « signé l’arrêt de mort du nucléaire », suite au vote d’un amendement antinucléaire à la Conception cantonale de l’énergie, adoptée une fois par législature. Pour en savoir plus nous avons posé quelques questions à Pierre Vanek, député antinucléaire bien connu, qui y était et qui est l’auteur de la proposition à l’origine de cette « révolution » bienvenue.Mais ce type de décision est un coup porté au nucléaire et à ses promoteurs. Il faut relever aussi que cette décision n’aurait aucun effet, si on avait démonté le monopole public sur la distribution électrique dans ce canton et que les marchands d’électrons nucléaires à prix cassés avaient accès à notre « marché ». ContrAtom a donc bien eu raison de se battre contre la LME de Moritz Leuenberger, y compris contre les antinucléaires pro-LME, comme le conseiller national socialiste bâlois Rudy Rechsteiner, qui voulaient que les consommateurs-trices aient le choix, individuellement sur le marché. Nous avons pensé - au contraire - qu’il fallait en la matière des choix politiques, démocratiques et collectifs. La décision du Grand Conseil en la matière est un exemple à ce sujet.

ACR : Et les autres amendements que tu proposais qu’en est-il advenu ?

PV : Quelques autres de mes amendements - ou plutôt de ceux de la Coordination Energie - n’ont pas passé la rampe… et n’ont parfois même pas été soutenus par le PS et les Verts. Deux d’entre eux me tiennent particulièrement à cœur. L’un porte sur le bilan critique de l’application de la Conception cantonale précédente. Elle fixait des objectifs ambitieux de baisse de consommation, on les révise sans faire un bilan sérieux de cet échec. L’autre porte sur les transports. J’ai osé proposer qu’on ne favorise pas seulement des modes de mobilité moins nuisibles pour l’environnement, mais qu’on ait aussi comme principe de viser à « réduire la mobilité inutile ». Mon groupe a été le seul à voter cet amendement, qui pourtant représente un objectif indispensable si on veut contenir le flot de bagnoles qui étouffe notre Ville, notre canton et le pays tout entier.

ACR : Affaire à suivre donc ! ContrAtom y veillera…

 
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